Il
faut attendre la fin du conflit de la Première Guerre
mondiale, qui a fait plus de 1 500 000 morts du côté
français (ajouter les pertes civiles qui s'élèvent à
300 000 personnes) que nait le ''BLEUET DE FRANCE''.
En
France, une mobilisation se met donc en place, en faveur
d'une reconstruction économique, matérielle et surtout
humaine des blessés et mutilés.
Notamment
en aide aux ''gueules cassées'', non inventé et donné
par le colonel Picot, qui fut le premier président de
l'Union des blessés de la face et de la tête.
Cette
expression, fait également référence à des hommes profondément
marqués psychologiquement par ce conflit qui ne purent
retrouver complétement une vie civile ou même internés
à vie, pour les cas les plus graves.
Cette
initiative vise à recueillir des fonds pour venir en
aide aux mutilés de cette Grande Guerre. Les soldats
blessés et invalides confectionnent des bleuets en tissus
pour les vendre dans les rues.
Le
bleuet, cette fleur est choisie comme symbole, car comme
le coquelicot britannique, cette fleur pousse naturellement
sur ces sols, ces champs de batailles dévastés retournés
par les assauts des obus et par les hommes. Le bleuet
rappelle en outre, la couleur de l'uniforme des premiers
poilus.
Depuis,
des campagnes d'appel aux dons ont lieu chaque 8 mai
et 11 novembre. A ces occasions, le port du bleuet est
autorisé sur les tenues militaires.
Il
est primordial de spécifier que cette initiative est
l'oeuvre d'une volonté humaine incarnée par deux femmes,
Charlotte Malleterre et Suzanne Leenhardt.
Charlotte
Malleterre, fille du général Gustave Léon Niox et
épouse du général Gabriel Malleterre. Lorsque la guerre de 1914 arrive Charlotte Malleterre a 47 ans.
Son mari sera très grièvement blessé dès le début de la guerre puisqu’un éclat d’obus lui traverse la jambe et le bras droits.
Elle sera présente lors de la fondation de l’Association des Mutilés dès 1915. C’est grâce à cette association que l’Hôpital des réformés voit le jour à Neuilly. Son mari succédant à son père au Musée de
l’Armée elle l’aidera avec son moral d’acier à accomplir toutes les tâches qui incombent à cette fonction et plus tard en 1919 lorsque son mari deviendra Gouverneur des Invalides.
Après avoir perdu son père en 1921, son mari meurt des suites de ses blessures. A sa mort elle continuera sans défaillance les oeuvres commencées.
En 1925 elle fonde l’oeuvre du Bleuet de France
avec Suzanne Lennhardt, pour aider les mutilés, l’oeuvre existe encore aujourd’hui.
Elle s’éteindra à Paris en juin 1945, sûre d’avoir accompli tous ses devoirs.
Suzanne Leenhardt, est née le 8 mars 1856
à Montpellier.
Elle épouse Léopold Nègre,
pasteur de l'église réformée à Faugères, le 29 août 1878, à Montpellier.
Il meurt, à l'âge de 26 ans, le 15 mars 1879.
Suzanne Leenhardt épouse en secondes noces Samuel Dautheville le 9 juin 1887,
Ils auront 5 enfants. Suzanne est infirmière-major
à l'hôpital militaire des invalides.
Elle
décède le 23 septembre 1921.
Émues par les souffrances qu’endurent les blessés de guerre dont elles ont la charge, les deux femmes créent, dès 1925, un atelier leur permettant de confectionner des bleuets en tissu
et les étamines en papier journal. Une occupation qui leur fait oublier leurs blessures et leur permet de subvenir à leurs besoins grâce à la vente de ces fleurs. Cette activité se développe et prend une dimension nationale : la Nation toute entière veut oeuvrer pour le Bleuet et ce qu’il symbolise. Lors de la première collecte officielle autorisée sur la voie publique à Paris, 128 000 fleurs sont vendues.
Un
des premiers bleuets de France (source famille MALLETERRE)
|