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75ème ANNIVERSAIRE DU DEBARQUEMENT DE NORMANDIE Photo de Stéphane ANGLADE
Cette année, se déroulera la commémoration du 75ème anniversaire du débarquement en Normandie. Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, c'est sous le nom de code ''Neptune'' que va se dérouler la plus vaste opération militaire amphibie et aéroportée alliée de la Seconde Guerre mondiale lancée sur les côtes de Normandie. Cette fameuse opération ''Neptune'', incluait de nombreux mouvements : Tout d'abord, la traversée de la Manche par plusieurs milliers de navires, pas moins de 6939 navires seront déployés lors de cette opération et armés par 25 000 marins, à bord des ces bâtiments, 287 000 soldats y seront embarqués. L'assaut est prévu sur 5 plages, définies d'Ouest en Est comme suit : UTAH Beach - OMAHA Beach - GOLD Beach - JUNO Beach et SWORD Beach.
A UTAH Beach, 23 250 soldats américains auront débarqués au 6 juin à minuit. A OMAHA Beach, ce ne seront pas moins de 34 250 soldats américains qui auront débarqués au 6 juin à minuit. A GOLD Beach, 24 970 soldats britanniques auront débarqués au 6 juin à minuit. A JUNO Beach, 21 400 soldats canadiens, auront débarqués au 6 juin à minuit. A SWORD Beach, 28 845 soldats britanniques auront débarqués au 6 juin à minuit. Avec eux les 177 soldats du commando KIEFFER débarqueront également sur cette plage et les Anglais feront l'honneur de laisser les Français débarquer en premier.
A la pointe du HOC, pas moins de 225 Rangers américains du 2ème bataillon seront engagés le 6 juin 1944.
Côté opérations aéroportées américaines et britanniques, seront commencées le nuit précédente. 15 500 Américains et 7 900 Britanniques seront parachutés au 6 juin à minuit, sans oublier les 360 parachutistes éclaireurs largués au dessus de la Normandie. Côté allemand, 40 000 soldats allemands sont répartis sur les secteurs du débarquement. La veille du débarquement, des bombardements préparatoires aériens et navals se sont déroulés : Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, pas moins de 7 616 tonnes de bombes ont été larguées. Durant la journée du 6 juin, ce tonnage est passé à 10 395 tonnes.
Arromanches et les restes des caissons Phénix, du port artificiel Mulberry. Une fois les plages prises, l'opération ''Neptune'' se poursuit par la jonction des forces de débarquement et l'établissement d'une tête de pont sur la côte normande puis l'acheminement d'hommes et de matériels supplémentaires. Les jours suivants voient la mise en place des structures logistiques (ports artificiels Mulberry, oléoduc sous-marin PLUTO) pour le ravitaillement du front et le débarquement de troupes supplémentaires. L'opération cesse officiellement le 30 juin 1944. Voici un tout petit résumé de cet événement qui mérite d'être honoré chaque année par respect de tous ces hommes qui sont tombés sur ces plages, pour sauver la France du joug nazi. Un devoir de mémoire qui j'espère perdurera pendant encore plusieurs décennies.
Depuis de nombreuses années, je souhaitais participer ''en direct'' à une commémoration du Débarquement de Normandie. Certes avec mon épouse, Rose-Marie, nous avons déjà fait une sorte de pèlerinage sur les plages du Débarquement en Normandie, sans oublier la visite du musée ''COMMANDO n°4'' à Ouistreham, c'était en 2016 et il y a encore bien plus longtemps, nous y étions déjà avec nos filles Céline et Crystelle vers la fin des années 1980.
En 2016, avec mon épouse Rose-Marie Pour ma part, le but recherché, est de pouvoir participer à la cérémonie annuelle de remise des BERETS VERTS, aux nouveaux brevetés commando. Cette remise solennelle marque leur entrée dans le corps prestigieux des commandos Marine. Evidemment, ce n'est pas la seule remise de distinction qui sera faite, régulièrement, est associée une remise de décoration, remise de fourragère, ou de diplômes aux stagiaires d'un centre de Préparation Militaire Marine, comme par exemple cette année, où les stagiaires du centre PMM KIEFFER vont recevoir leur badge de brevet PMM.
Depuis bien longtemps, je disais donc à mon entourage ''il faut que je participe au moins une fois dans ma vie à la cérémonie des bérets verts lors d'une commémoration du Débarquement en Normandie''. Inutile de me demander quelle en est la raison, cela serait trop long à expliquer....
Janvier 2019, avec un ami, ancien marin et instructeur comme moi, au centre de Préparation Militaire Marine de Cannes, centre Amiral NOMY, l'idée est lancée, et très vite validée. Les recherches pour trouver un logement, commencent. Mon gendre (enfin presque...) Stéphane est emballé par cette idée, lui qui a effectué son Service National à l'école des fusiliers marins de Lorient, se joint à nous. Une chose que je n'avais pas bien calculée, est tout simplement que cette année, c'est le 75ème anniversaire du débarquement... J'ignore les personnes débarquées en Normandie, mais les recherches de logement, commencent bien mal. Côté rive gauche de l'Orne, impossible de trouver un petit appartement pour trois, ni des chambres d'hôtes, complet de partout. Ou alors à des prix exorbitants... le devoir de mémoire fait vendre et honte aux profiteurs... une sorte de marché noir légalisé ! Donc côté rive gauche, impossible, je commence mes investigations sur la rive droite. Déjà, il y a de la disponibilité et les prix deviennent raisonnables. Bon, où allons-nous dormir durant les 6 nuits de prévus ? Ranville, complet, pensez-vous, juste à côté du célèbre pont...
Finalement, à force de ''pianoter'' sur le clavier, j'ai trouvé à Cabourg, un petit 2 pièces, 38 m² et bien aménagé pour trois bonhommes. Pour un coût de presque 400.00 euros, avec tous les frais inclus y compris la prestation ''ménage'', nous nous en sortons honorablement bien. Tout le confort et une décoration bien sympathique, avec un parking privatif dans un quartier bien calme... trop peut-être !
Voici un petit aperçu de notre appartement, sans faire de publicité, merci à l'agence EDEN VACANCES de Cabourg pour leur accueil.
Bon, une chose de faite, nous ne dormirons pas à la belle étoile et nous avons une cafetière...
Maintenant, il faut préparer un petit circuit touristique et surtout, comment assister à la cérémonie de remise des bérets verts qui "récompense" les volontaires qui auront réussi le STAC (Stage commando). Chaque année, quelques 150/170 postulants, tentent ce stage, il n'y a pas de quota... il faut le réussir, un point c'est tout. Je sais que cette année seulement 14 fusiliers marins recevront leur béret vert, avec le fameux badge ''commando marine". Le béret est porté, couché à droite tandis que le badge est à gauche, à l'anglo-saxonne, en souvenir de la constitution de ces commandos français en Ecosse en 1942. Cette façon de porter le béret est une originalité dans les armées françaises.
Alors, pour obtenir le "sésame", il me semble que le plus simple est de contacter directement le Commandant de l'Ecole des Fusiliers Marins à Lorient. Recherche dans mes anciennes convocations ou divers contacts et enfin, l'adresse de CDT de l'école... oui, dans les pages jaunes, les informations ne sont pas très précises. Petite lettre avec nos "pédigrees" respectifs, notre souhait de participer à la cérémonie de remise des bérets à l'occasion de la commémoration du 75ème anniversaire du Débarquement en Normandie, formules de politesse, mise sous pli, affranchissement et... dans la boîte. Exactement, 16 jours plus tard, je reçois un mail du Commandant de l'Ecole des Fusiliers Marins, m'informant que le planning des cérémonies n'était pas encore défini et qu'en fonction des dispositions retenues, un filtrage des accès sera à prévoir mais les cérémonies sont ouvertes au public et aucune invitation officielle ne sera envoyée, hormis celles destinées aux familles dont les enfants sont scolarisés à l’ECOFUS. Signé, le Capitaine de Vaisseau Laurent Martin, commandant l'Ecole des Fusiliers Marins. Mais, nous serons informés dès que le programme sera validé.
En retour, petit mail de remerciement, mais notre participation ne sera certainement pas possible.
Cependant, j'établi un petit programme, avec visite du musée Commando n°4 à Ouistreham, sans oublier celui d'Arromanches, mémorial de Pegasus Bridge à Benouville. Le passage aux cimetières américain de Colleville et allemand de La Cambes, sont également au programme. Les batteries de Crisbecq, de Mervilles et de Longues et petit passage à Sainte-Mère-Eglise, sont également inscrites et si le temps nous le permet, visite du mémorial de Caen.
Pour le programme sur 6 jours, cela me semble correct, peut-être n'aurons-nous pas le temps de tout faire...
Bon, reste à savoir par quel moyen nous allons partir. Oh ! c'est simple, il n'y a pas pléthore de moyen de locomotion. L'avion, pas pratique, il faudra arriver à l'aéroport de Caen Carpiquet qui se trouve à environ 40 minutes de Cabourg. Ce moyen certes pratique et rapide ne nous plait guère, idem pour le train ou il y aura plusieurs changements, dans les deux cas il faudra louer un véhicule. Il ne faut pas oublier, que nous devons emmener les couchages (duvets - oreillers - taies et draps) petit déjeuner complet, je vous laisse imaginer la panoplie. Glacière avec boissons (bière - Coca-cola - Lipton - eaux plate et gazeuse), même la "Nespresso" sera du voyage et Richard n'oubliera pas des rations de l'armée qui nous servirons bien le premier jour.
Mercredi 22 mai 2019, Le facteur vient de déposer le courrier. Tiens, 3 lettres, toutes à mon adresse mais des destinataires différents. Sur le coup, je n'ai pas fait attention au tampon, en haut sur la gauche : "BCLM LORIENT - ECOLE DES FUSILIERS MARINS - BP 92222 - 56998 LORIENT CEDEX". Chic, nous avons nos invitations de la part "du Pacha" de l'école.
Voilà une bonne chose de faite, et surtout un immense merci au Capitaine de Vaisseau Laurent Martin, Commandant de l'Ecole des Fusiliers Marins de Lorient, de son investissement pour nous permettre d'assister à ces cérémonies.
La réponse pour confirmer notre participation devrait arriver avant le 29 mai.... Inutile de vous dire que dés le lendemain, un mail de confirmation est aussitôt envoyé. Pas moins de 10 minutes après l'envoi du mail, je reçois un nouveau mail, nous demandant notre identité, numéro de carte d'identité ou passeport, date et lieu de naissance ainsi que les caractéristiques du véhicule. Dans la journée, je contacte donc Richard et Stéphane afin d'avoir leur photocopie de la carte d'identité recto/verso. Le lendemain, donc le 24 mai, après avoir scanné les cartes d'identité et la carte grise de mon véhicule, je renvoie le tout, à la personne en charge des invitations.
Cette question est vite "imprimée" et a pour réponse "Pas de problème Commandant, nous serons présents, je vous remercie, etc. etc." Le soir même, je contacte Richard et Stéphane pour les informer, et j'ajoute " bon on partira mardi soir vers 00h00". La messe est dite, le mardi est consacré au chargement... et les personnes qui me connaissent savent très bien que lorsque je prépare un voyage, tout est prévu. Bon je ne vais pas rentrer dans les détails, mais croyez-moi, la mule sera chargée. De plus, Richard apportera trois rations de combat individuelle qui vont nous servir lors de notre arrivée...
LE DEPART
Mercredi 5 juin 2019 : Stéphane, travaille dans une société de BTP qui est basée à Cogolin et tous les mardis il est en déplacement sur la commune du Cannet. De ce fait, il viendra donc directement à la maison. Vers 23h30, avec Stéphane, nous sommes prêts pour le départ, la KIA est également prête, le plein au maximum, pression des pneumatiques OK, huile, liquide de refroidissement, lave glace, tout est vérifié... Même les paquets de friandises. Départ vers 00h00, direction la zone d'activité de l'Argile à Mouans-Sartoux, pour récupérer Richard qui a sa société d'éclairage public. Venant de Châteauneuf de Grasse, Richard laissera son véhicule sur place. 00h30, Richard charge la voiture... tiens, il reste encore de la place ! Je prends le volant, puisque ayant dormi toute l'après-midi, je suis en pleine forme. Contrairement à Richard et Stéphane qui ont travaillés. Mais que voulez-vous, il faut bien que des personnes travaillent pour ma retraite... Ce n'est qu'une boutade, j'ai quand même cotisé pendant 44 ans.
Durant la nuit, le trajet s'est bien passé, nous avons fait deux arrêts, avant d'arriver à Cabourg... Nous avons seulement rencontré un radar qui m'en a voulu de rouler à 96 km/heure au lieu de 90 km/heure. Il est vrai qu'à 3 heures du matin il y a beaucoup de monde sur l'autoroute... Ah ! Oui, nous avons traversé quelques averses, mais rien de bien méchant. Arrivés à Cabourg à 11h50, nous avons eu le temps de récupérer les clés à l'agence de vacances, avant la fermeture. De ce fait, on a pris possession tout de suite de l'appartement, décharger la voiture, ranger nos affaires et inaugurer les rations de Richard, après avoir parcouru 1122 km, nous n'avions pas vraiment envie de ''se faire un resto".
Petite balade à Cabourg, après avoir récupérer les clés de notre appartement, un petit coin bien tranquille en cette saison, avant que la population quadruple.
Après cette petite collation et un petit repos, direction Colleville-Montgomery qui se trouve à environ 35 minutes de notre appartement. En cours de route, nous avons traversé le pont de Benouville que tout le monde, connait sous le nom de "Pegasus Bridge". En fait, durant notre séjour, tous les matins et soirs, nous traverserons ce pont. Nous devons être sur la place du débarquement à 16h00 pour récupérer nos précieuses invitations qui nous seront remises par la Commandant en personne, de l'Ecole des Fusiliers Marins de Lorient.
Petite histoire sur le "piper" Bill Millin : Lors du débarquement, en ce matin du 6 juin, le fameux "jour J", sur le secteur de SWORD Beach, le Général de Brigade Lord Lovat, chef de la 1et Special Service Brigade qui est également chef du clan des Highlands, accompagné de son "piper" personnel, Bill Millin, âgé de 21 ans, est invité à jouer de sa cornemuse pour encourager les hommes dans la bataille, comme le faisait les écossais depuis des générations. C'est ainsi que sur les airs de "Hielan' Laddie" et de "The Road to the Isles", le piper vêtu de son kilt, accompagne en musique, les alliés qui, très vite, s'emparent de la plage sous les tirs nourris des Allemands. L'unité, épaulée par Philippe Kieffer, prend la direction du pont de Bénouville pour relevé la 6ème Airbone Division, parachutée pendant la nuit du 5 au 6 juin. Les combats continus encore sur le canal de l'Orne lorsque Bill Millin arrive en début d'après-midi. Contrairement à la légende, Bill Millin n'est pas en kilt, car celui-ci avait été mouillé par l'eau de mer, lors du débarquement. C'est donc en treillis que Bill Millin arrive à l'approche du pont de Bénouville où il arrête de jouer pendant tout le temps qu'il traverse le pont. Il remettra son instrument à la bouche qu'une fois en sécurité. Ce jour là, Lord Lovat et Bill Millin, entrèrent dans la légende.
Au pied de la statue de Bill Millin pendant une bonne partie de l'après midi, plusieurs ''piper bands'' vont jouer des airs folkloriques : la marche des soldats de Robert Bruce - Amazine Grace - Flower of Scotland - Scotland the Brave - The Rowan tree, etc. Ce fut notre premier contact avec les prémices des cérémonies à venir. Après ce concert, les militaires, essentiellement des commandos, des fusiliers marins et les stagiaires ainsi que l'encadrement du centre de Préparation Militaire Marine Kieffer qui est basé à Villeneuve Saint Georges, prenaient place pour une répétition générale.
Il est maintenant 16h00, mais je ne vois toujours pas le Commandant Martin, j'aperçois un capitaine de frégate, je me dirige vers lui et après discussion, il m'informe que le commandant Martin, a environ 1h00 de retard. Ce n'est pas bien grave, pour nous "l'enjeu" est énorme. Vous rendez-vous compte, le commandant est détenteur de nos invitations provenant de l'Elysée... si près du but et après avoir parcouru plus de 1000 kilomètres, on ne vas abandonner maintenant... et puis, j'ai toujours cette phrase que disait un commando "celui qui abandonne une fois, abandonnera toute sa vie"... et je vous rassure, nous n'avons pas besoin de "Motivex". Vers 17h00, on aperçoit le commandant qui arrive sur la place. J'ai son numéro de portable, mais je ne veux pas l'appeler tout de suite, on attend un moment car son temps est précieux et ses hommes attendent depuis un bon moment. Juste avant que commence la répétition, je l'appelle pour l'informer que nous sommes présents. Il nous invite à la rejoindre sur la place, nous nous présentons, il est étonné d'apprendre que nous venons d'aussi loin pour assister aux cérémonies. Les invitations sont dans son véhicule, il retourne donc les récupérer et reviens 5 bonnes minutes plus tard : Ca y est nous avons nos invitations. Nous ne manquons pas de remercier fortement le commandant. Vraiment, pour connaitre "ce milieu" chapeau bas, cher commandant pour votre implication vis à vis de nous trois, vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point nous nous sentons redevables.
Nous avons donc assisté à la totalité de cette répétition bien orchestrée, malheureusement entachée par des averses, certes courtes, mais inhabituelles pour des gens du Sud... En fin de répétition, Quelques "piper bands" étaient encore présents, donc nous avons profité de ce moment bien convivial.
Les Commandos Marine, est une unité d'élite de notre Marine nationale. Ils effectuent de nombreuses missions au sein du COS (Commandement des Opérations Spéciales). En France, nous avons sept groupes de commandos marine. Ces groupes sont considérés comme l'une des références mondiales en tant que Forces Spéciales. Chaque groupe est spécialisé dans un domaine bien spécifique.
Insignes de ma collection, le lien >>>> http://jdesailloudroseren.free.fr/insignes1.html
Commando De Penfentenyo : Créé en 1947, en mémoire de Alain de Penfentenyo de Kervéréguin, il est spécialisé dans la reconnaissance des sites et installations maritimes également dans le renseignement tactique en vue de la préparation d'une opération. Commando De Montfort : Créé en 1947, en mémoire de Louis de Montfort, il est spécialisé dans l'appui et la destruction à distance. Commando Trépel : Créé en 1947, en mémoire de Charles Trépel, il est spécialisé dans l'assaut à la mer, le contre-terrorisme maritime et l’extraction de ressortissants. Commando Hubert : Créé en 1948, en mémoire d'Augustin Hubert, il est spécialisé dans l'action sous-marine avec ses nageurs de combat et le contre-terrorisme maritime. Commando Jaubert : Créé en 1948, en mémoire de frégate François Jaubert, il est spécialisé dans l'action spéciale offensive en milieu terrestre ou maritime, le contre-terrorisme et la libération d'otages. Commando Kieffer : Récréé en 2008, en mémoire de Philippe Kieffer, il est spécialisé dans plusieurs domaines très spécifiques : maîtres-chiens pour la recherche d’explosifs improvisés, des spécialistes des drones, de la guerre électronique, du déminage ou du combat en environnement NRBC (nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique). Commando Ponchardier : Récréé en 2015, en mémoire de Pierre Ponchardier, il est spécialisé dans l'appui aux opérations spéciales.
Ensuite ce concert terminé, nous sommes retournés jusqu'à Ouistreham par le bord de mer, sans aucune prétention, nous ne pouvons pas oublier que 75 années en arrière des milliers de soldats de plus de 18 nationalités sont venus par ces plages pour libérer notre pays. Arrivés à Ouistreham, aux alentours de 19h30, nous commencions à avoir un petit creux... Les restaurants, ce n'est pas le choix qui manque, le seul problème, il y a beaucoup, beaucoup de monde. Je ne parle même pas de "la Ferme Saint Hubert" qui est vers Colleville, ou de plusieurs restaurants réquisitionnés par une grande majorité d'anglais, rien que les "piper bands" cela doit bien représenter plusieurs centaines de personnes. Finalement, nous avons jeté l'ancre à "La Moulerie" sur le bord de mer d'Ouistreham. En rentrant sur Cabourg, petite halte à Benouville avec son fameux Pegasus Bridge. Là, il y avait énormément de monde et sans exagérer la langue officielle semblait être la langue de Shakespeare. A un moment, deux anglais, sont descendus de leur véhicule, vêtus d'un kilt et batterie à poste, ils ont traversé le pont en bloquant la circulation... un vrai délire. Nous sommes restés un petit moment et ensuite, direction le lit... nous devons récupérer les heures de sommeil qui nous manquent, mais ce n'est gagné car demain 6 juin, c'est le grand jour, donc debout 6h00 !
La veille du débarquement, le commandant Philippe Kieffer avait dit à ses hommes "Nous serons moins de dix à rentrer intacts".
Au soir du D DAY, voici les pertes humaines : Pertes américaines : 6 603 hommes - Pertes britanniques : 3 000 hommes - - Pertes canadiennes : 946 hommes - Pertes françaises (commando Kieffer) : 10 hommes tués - Pertes de la résistance : 124 prisonniers, tués blessés et disparus. - Pertes allemandes : 6 500 hommes.
Jeudi 6 juin 2019 : 6 heures, Richard sonne le branle bas... La nuit a été bonne pour nous trois, le quartier est vraiment calme. A tour de rôle petit passage à la salle de bain et petit déjeuner, café, brioche, jus d'orange, on charge la glacière, les téléphones et appareils photos sont chargés, la journée peut commencer. Afin d'être certain de ne pas arriver en retard, le premier objectif, garer la voiture à proximité de la place du débarquement à Colleville-Montgomery... ce n'est pas gagné ! Une fois sur la route juste après le pont de Bénouville, au rond-point, un premier barrage. C'est Stéphane qui conduit, il baisse la vitre, et le jeune gendarme indique que la route est barrée pour aller à Colleville-Montgomery et Ouistreham ! Nous montrons nos invitations et là, un grand silence... "Ah ! bon, écoutez, je ne sais pas quoi faire, passez et vous verrez au prochain barrage (c'est véridique). Quelques centaines de mètres plus loin, un deuxième barrage... même cinéma, même discussion mais le gendarme semble ne pas vouloir nous laisser passer. Il parait que nous devrions avoir un badge sur notre véhicule... Bon, nous, on a pas de badge, juste trois invitations provenant de l'Ecole des Fusiliers Marins et trois invitations de l'Elysée... A force de discuter, on nous autorise à franchir ce barrage et le gendarme nous dit " vous verrez si au prochain barrage on vous laisse passer. Ce petit cinéma devient ubuesque... Arrivés au prochain barrage, comme on dit dans le pays, nous commençons à avoir la bouffaïsse... là, on descend de la voiture, présentations des invitations, et le même discours, mais maintenant, on sait que nous devons avoir le fameux badge pour passer. Un deuxième gendarme arrive (gendarme féminin), nouvelle explication "Mais vous n'avez pas de badge, et puis normalement il faut se rendre au gymnase d'Ouistreham, pour passer le contrôle au portique et ensuite se rendre au lieu de cérémonie en bus". Je rappelle qu'il est environ 7h30 et qu'il faut être sur place à 13h30... Il nous reste de la marge me diriez-vous ? Nous expliquons à la très gentille "gendarmette" que nous avons fait plus de 1000 kilomètres pour cette cérémonie. Contrôle des cartes d'identité... Quelle chance (si on peut dire cela) elle connaît Mouans-Sartoux (mon lieu de résidence) car elle était en poste à Grasse pendant 2 ans et connait également Cogolin ou réside Stéphane. "Bon, je vais voir ce que je peux faire... on attend... on doit "bouger" la voiture, car on bloque la circulation, etc. etc. Ah ! elle revient et devinez avec quoi : dans sa main le fameux badge qui nous permet de circuler dans le fameux périmètre de sécurité. Ni une ni deux, le badge est collé sur le pare-brise. Ouf ! direction Colleville-Montgomery ou nous garons notre véhicule au bord de la route où il y a déjà plusieurs voitures de garées. Stéphane préconise de garer la voiture un peu plus loin... Mais non pas la peine, elle est bien garée, là. Nous sommes à moins de 50 mètres de la place du débarquement, lieu de la cérémonie. Malheureusement ce n'est pas terminé !!!
Tiens, il y a bien du monde là-bas, allons faire un tour. Il est 08h00 et déjà une cérémonie. Du coup, dans la matinée, nous assisterons à plusieurs cérémonies pour ce 75ème anniversaire du débarquement en Normandie.
Voici des monuments, où nous étions présents, cela fait partie du devoir de mémoire.
A la fin de ces premières cérémonies, nous nous dirigeons vers Ouistreham par le bord de mer : objectif, la visite du musée 4 Commando. Sur le chemin, encore une ou deux cérémonies. Avant d'arriver à Ouistreham, un petit café, ne nous fera pas de mal...Tiens, un endroit sympa bien ombragé, nous jetons donc notre dévolu sur un table qui nous attend les bras ouverts... par contre, le personnel est totalement débordé plusieurs clients commencent "nerveusement" à s'impatienter. Enfin au bout de ouh ! là là, pas mal de temps, nous serons servis, c'est inutile de vous préciser que nous avons payé tout de suite...
Nous voilà devant le musée n°4 Commando, j'ai déjà eu l'occasion de le visiter en 2016. Le premier musée de ce type que j'ai visité, c'était lors de mon stage fusilier marin à Lorient en 1986, le musée de tradition des fusiliers marins, passage obligatoire pour le néophyte que j'étais.
Crée en 1976, ce musée qui est en face de l'actuel casino d'Ouistreham, sur la plage de Sword Beach, rend hommage aux commandos anglais et français qui ont débarqué à Colleville-Montgomery sur la plage de Sword Beach le 6 juin 1944. Il rend un hommage particulier aux 177 commandos du 1er bataillon de fusiliers marins, commandé par Philippe Kieffer, mais également au 4ème Commando. Léon Gautier que nous verrons demain à la cérémonie de remise des bérets verts aux nouveaux brevetés du STAC, à en 1976, participé activement avec d'autres vétérans français et anglais à la création de ce musée de mémoire. Léon Gautier était membre du 4ème Commando, affecté dans le 1er bataillon de fusiliers marins, il avait le badge n° 98. Ce petit musée, grand en histoire rassemble énormément de pièces de collection, avec notamment des effets personnels transmis directement par des vétérans. Le musée est géré par l'Amicale des Anciens du 1er bataillon de Fusiliers Marins Commandos, qui rempli sa mission, expliquer et faire connaître qui étaient les commandos, leur entrainement, ce qu'ils ont accompli le Jour J et de ce fait, perpétuer leur souvenir et leur détermination.
De nombreuses vitrines très bien garnies avec des explications détaillées. Comme ci-dessus, cette BREN, calibre 303 British (7.7mm) avec un canon de rechange et à côté un détecteur de mines, plus simplement appelée "poêle à frire". De nombreuses carabines également, comme les différentes Carabine M1, la Thompson M1 en passant par le Mousqueton Berthier en calibre 8 mm Lebel qui était le prédécesseur du MAS 36. Des projections sont également programmées qui nous rappellent les différentes phases de l'Opération Overlod et différents témoignages de vétérans. Beaucoup d'objets usuels comme des jumelles, sacs à dos, pelle, pioche, thermos ou vache à eau sont complémentaires à la très belle collection d'uniformes. Sont également présentes, 2 vitrines consacrées à l'armée allemande qui sont garnies avec les innombrables objets récupérés que les Allemands avaient abandonné dans les fermes... il doit y avoir encore des trésors dans certaines fermes... Une très belle collection d'insignes des différentes unités anglaises qui vraiment me rend jaloux ! de nombreux panneaux avec des documents d'archives complètent notre connaissance.
Cette visite nous fait revivre l'histoire de ces soldats d'élite et de leur engagement dans la France Libre jusqu'au débarquement. Il était agréable de voir plusieurs groupes d'adolescents faire également le visite du musée, non, c'est certain, le devoir de mémoire n'est pas mort.
Après plus d'une heure dans le musée, avec Richard et Stéphane, nous nous dirigeons vers le front de mer et nous assistons à la fin de la cérémonie au mémorial de la flamme où la statue de Philippe Kieffer est dévoilée par sa fille et d'autres personnalités. Vers 12h00, un petit détour vers une buvette en face du musée du 4è commando, pour avaler un "panini" avec une boisson fraiche, mais pas alcoolisée... Une fois, rassasiés, direction Colleville-Montgomery par le borde mer, en marchant sur le sable.
Je rappelle que nous devons arriver sur la place à 13h30. Au bout d'un bon moment, nous arrivons au premier contrôle de gendarmerie. Fièrement, nous montrons nos invitations, l'accès et libre, nous sommes à environ 300 mètres de la place. Deuxième barrage, "Ah, non, on ne passe pas, il faut retourner au barrage, prendre le route à droite et à environ 200 mètres, reprendre à droite et vous tomberez sur un autre barrage" et le gendarme précise "si vous pouvez passer la consigne à nos collègues, c'est sympa". Demi tour, droite, sans cadence, direction le premier barrage, bien disciplinés, nous passons la consigne, à droite, droite. Ah ! au loin, on aperçoit un barrage, et il y a beaucoup de monde, mais visiblement, ils attendent quelque chose ou quelqu'un (on saura plus tard, qu'ils attendaient le passage du Président de la République). Ouf ! nous voici à quelques mètres du dernier contrôle, on présente les invitations "Ah ! Non on ne peut pas vous laissez passer, il faut aller au gymnase de Ouistreham, pour passer au portique et ensuite vous devrez revenir en bus, "mais je crains qu'il ne soit trop tard" nous dit le gentil gendarme. Ni une ni deux, direction la voiture pour nous rendre à Ouistreham... Nous avons le badge d'accès pour circuler. Ben ! merde... il n'y a plus la voiture, plus aucun véhicule à l'endroit où nous étions garés le matin. Honnêtement, je pense qu'à ce moment précis, ma tension était bien au-dessus de la normale. Sans penser déjà au montant de l'amende, je me demandais comment on allait récupérer la voiture et en plus, le temps passe inexorablement vite. On aperçoit 2 camions à plateau, je me dirige vers l'un deux, et je demande au chauffeur "bonjour, vous avez enlevé notre voiture, pouvez-nous nous dire comment la récupérer et où est-elle" Avec un air décontracté, le chauffeur me répond " elle est à Caen". Je pense qu'il s'est aperçu de mon air décontenancé, en plus elle était bien garée, la voiture.... Je sais, Stéphane avait dit de la garer ailleurs... Finalement le chauffeur nous dit que tous les véhicules ont été déplacés sur le parking d'un supermarché pas bien loin, il était bien sympa puisqu'il a demandé quelle type de voiture c'était et nous a donc indiqué à quel endroit la trouver. Aussitôt, tous dans la voiture et direction Ouistreham sans perdre une seconde. J'avoue que je commence à douter sur le fait que nous ne pourrons hélas, pas être présents à cette cérémonie... En arrivant au rond-point juste à côté du cimetière d'Ouistreham, nouveau barrage de gendarmerie... "On ne passe pas" et nous fièrement "oui, mais on a le passe" - "peut-être, mais la circulation est fermée car le convoi du Président va arriver". Pour la petite histoire, notre cher Président aura 1h30 de retard, et finalement tant mieux... On gare donc la voiture à côté du cimetière, notre seul point de repaire pour la récupérer. On se renseigne auprès des représentants de la maréchaussée, afin qu'ils nous indiquent la direction du gymnase. "On ne sait pas, moi je viens de Brest pour un renfort"... Bon on n'est pas la m..... Non loin de là en amont du barrage, une dame a suivi notre conversation, elle se dirige vers nous, demande où nous voulons aller et nous apprend qu'il existe deux gymnases à Ouistreham et sont situés à l'opposé l'un de l'autre, ce qui ne nous avance pas beaucoup... et le temps passe, passe à vitesse grand "V".
Nous étions en plein milieu... Ceci étant elle nous propose de nous accompagner vers le stade le plus proche à environ 1 kilomètre, mais ignorant si c'est le bon stade, au point où nous en sommes, on ne risque plus grand chose, car je suis vraiment convaincu que la cérémonie se fera sans nous... "Par contre" nous dit-elle, je ne peux prendre que deux personnes où alors un de vos collègue commence à marcher et au virage, (hors de la vue des gendarmes...) il montera derrière (elle avait une petite camionnette). Stéphane commence donc à marcher et à une centaine de mètres, on embarque le bestiau... Bien sympathique cette dame qui bien malgré elle, subit la sécurité mise en place pour la venue du Président de la République, elle est fleuriste à Ouistreham... avec la circulation interdite, son chiffre d'affaire est miséreux. Avec un air décontenancé elle nous dit "oh ! vous savez, toutes les années c'est pareil..." Ah, ça y-est on arrive devant un gymnase et au vue de l'effervescence qui y règne, c'est bon, nous sommes arrivés, et nous ne manquons de remercier cette personne bien sympathique. Arrivés au gymnase, premier contrôle. Oh ! miracle tout se passe bien, on présente nos invitations et direction l'intérieur pour passer au portique. Inutile de commenter l'attente et le passage au portique, mais les gens étaient énervés tout autant que nous, car il est évident qu'il y avait un manque de communication entre les différents organismes, gendarmerie, police municipale et nationale et les nombreux bénévoles qui se sont investis. Le lendemain, par hasard lors de notre pause "panini" nous discutons avec un ancien conseiller municipal, qui rejette toute la responsabilité sur la préfecture : nous ne commenterons pas, mais c'est clair, il y avait un gros problème. Dans la presse locale, un article était consacré à cette organisation, complètement désorganisée...
Une fois passé au portique, au fur et à mesure qu'un bus soit plein, direction la place du débarquement... Ouf, enfin dans les tribunes, nous sommes assis, relativement bien installés. Pour la petite histoire, lors de notre arrivée, nous sommes passés devant le capitaine de vaisseau Laurent Martin qui est venu nous saluer, cette attention particulière, nous a vraiment marquée. Je pense que cet homme fait preuve d'une rigueur et d'une empathie hors norme, je me trompe peut-être, mais c'est avec ce genre de chef (aussi bien dans le civil que dans l'armée) que l'on joue gagnant, gagnant.... Pour ma part, simple réserviste et encore, même plus, puisque admis dans l’honorariat depuis 4 ans, j’ai vraiment apprécié ce court échange avec le commandant qui a un parcours à mon sens, très honorable.
Les troupes sont pratiquement en place, les commandos marine, les fusiliers marins et les stagiaires de la PMM Philippe Kieffer.
Le commandant Laurent Martin, accueille des autorités militaires et passe les troupes en revue avant l'arrivée des personnalités officielles.
Discours du commandant, avant la revue des troupes par les principales autorités militaires des différents pays alliés ayant participés au D-DAY le 6 juin 1944.
La première cérémonie, remise de fourragères aux élèves de la dernière promotion de fusiliers marins et ensuite remise de décorations à des commandos marine pour services rendus à la nation.
En attendant l'arrivée du Président de la République, le bagad de Lann Bihouè à donné un petit aperçu de son répertoire, très apprécié par le public. Ensuite, arrivée du Président de la République, Emmanuel Macron, suivi de la Ministre des Armées Florence Parly, le chef d'état-major des armées, le général d'armées, François Lecointre, de l’amiral Christophe Prasuck, chef d’état-major de la Marine.
Emmanuel Macron et Florence Parly, passent devant les fusiliers marins et les stagiaires du centre de la Préparation Militaire Marine, Philippe Kieffer.
DISCOURS À L’OCCASION 75e ANNIVERSAIRE DU DÉBARQUEMENT EN NORMANDIE
Madame la Ministre des Armées, Madame la Secrétaire d'État auprès de la Ministre des Armées, Monsieur le Chef d'État-Major des Armées, Monsieur le Chef d'État-Major de la Marine, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, Monsieur le Président du Conseil régional, Monsieur le Président du Conseil départemental, Monsieur le Maire, Monsieur le Préfet, Officiers, officiers mariniers, quartiers-maîtres et matelots, Mesdames et Messieurs. Le 6 juin, le D-Day, le jour J, une journée où l'histoire bascule, une de ces dates où le destin de la France, de l'Europe et du monde se sont joués. Nul besoin d'en préciser l'année, inutile d'en rappeler le lieu. Le 6 juin, c'est l'aube de la libération, le crépuscule du nazisme, la première lueur d'une aurore nouvelle. Que les plages du Calvados et de la Manche paraissent calmes en ce jour et nimbées d'une lumière innocente, et il faut bien un effort d'imagination pour se les représenter telles qu'elles étaient en ce printemps 1944. Aujourd'hui, devant nous, l'horizon s'étire dans une quiétude limpide. Il y a 75 ans, au petit matin, le ciel s'animait d'escadrilles et de la plus vaste flotte jamais rassemblée. Le sable de la Côte de Nacre, en cette journée, est lumineux et paisible. Il y a 75 ans, il était rougi du sang des hommes, saturé de mines, hérissé de barbelés et de bunkers, labouré par un déluge de feu et de fer. Sur ce littoral normand, il y a 75 ans, près de 150 000 soldats venus des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, du Commonwealth et de tant d'autres nations se lançaient à l'assaut du mur de l'Atlantique. Aujourd'hui, rassemblés et fraternels, nous leurs rendons hommage, infiniment conscients de ce que toutes les générations libres de Français doivent aux morts du débarquement et à ses vétérans, et parmi eux à ces Français qui débarquèrent avec le flot des combattants alliés pour participer à cette armada du courage et de la liberté. Ils n'étaient qu'une poignée, certes, mais une poignée de braves. Ils étaient presque un symbole, mais un symbole ô combien puissant pour l'honneur de la France, et s'ils n'étaient pas nombreux, ces héros français du 6 juin étaient partout, sur terre, sur mer, dans les airs, des aviateurs opérant avec la Royal Air Force, des marins à bord des bâtiments des Forces navales françaises libres, des parachutistes sautant sur la Bretagne pour rallier la résistance locale et bloquer les unités ennemies qui y stationnaient. Ces Français du 6 juin 1944, c'était les 177 fusiliers marins du commando KIEFFER, ces Français qui, bien souvent, étaient aussi des Français du 18 juin 1940, ceux qui avaient rejoint Londres pour s'engager auprès du général DE GAULLE et qui, enfin, revenaient dans leur pays pour lui redonner la liberté. Ce 6 juin, ils débarquent à Sword Beach. Il est 7h35. La mer est à mi-marée. Deux barges secouées par la houle abordent le secteur de la brèche de Colleville. À bord, les 177 hommes balayés par l'écume glacée portent un uniforme britannique flanqué de l'écusson tricolore et du nom de la France. Immédiatement, le feu s'abat sur les navires, les obus pleuvent, les mitrailleuses et l'artillerie battent la plage. La vase, les gerbes d'eau, les premiers blessés, les premiers morts. Les soldats, avec leurs sacs de 30 kilos, affrontent le feu nourri de l'ennemi. Envers et contre tout, ils avancent. Courir, se coucher, ramper, se relever, de nouveau monter à l'assaut. Après des heures et des heures de combat dans Ouistreham, un premier silence succède au bruit et à la fureur, à la folie et à l'horreur. Le blockhaus du casino est neutralisé. Les hommes de KIEFFER poursuivent leur marche vers les ponts de l'Orne, vers Pegasus Bridge, vers Amfreville. Ils tiennent 78 jours sans être relevés. 78 jours. Ils ont permis que cette page glorieuse de l'histoire ne s'écrive pas seulement en France, mais aussi avec et par des Français. Ils ont été l'honneur de notre pays. Mais sur les plages d'Overlord, à Sword, Juno, Gold, Omaha et Utah, tous les soldats de la liberté furent des frères d'armes et des frères d'âme. C'est cette alliance des forces libres qui a brisé la résistance nazie. Pourtant, dans les heures et les jours qui suivirent le débarquement, rien n'était acquis. Tout était à défendre et restait à conquérir, et tout ne tenait qu'à un fil, celui du courage. Au soir du 6 juin, une étroite tête de pont est établie mais l'essentiel est là : la libération de France a commencé. Pour le joug nazi, le glas a sonné. La France sait tout ce qu'elle doit, tout ce qu'elle doit aux soldats du débarquement. Tous les cimetières militaires nous rappellent l'ampleur de leur sacrifice. Le seul 6 juin, 3 000 soldats ont perdu la vie. Durant la bataille de Normandie, 200 000 hommes furent tués ou blessés. À ces héros auxquels nous devons de vivre libre, c'est notre indéfectible, notre impérissable reconnaissance que nous exprimons aujourd'hui, sur le lieu même de leur souffrance et de leur gloire. Parmi nos 177 fusiliers, près de 60 furent blessés ce 6 juin, dont Philippe KIEFFER lui-même. D'autres sont tombés : Raymond DUMENOIR, Raymond FLESCH, Augustin HUBERT, Marcel LABAS, Jean LEMOIGNE, Jean LETANG, le docteur Robert LYON, Emile RENAULT, Paul ROLLIN, Jean ROUSSEAU. Morts pour la France, morts en héros. Lorsque prit fin la bataille de Normandie, 21 commandos avaient donné leur vie. Jean MASSON était l'un de ces 177 héros. Il nous a quittés il y a quelques semaines. Jean MASSON avait 21 ans lorsqu'il a sauté de son embarcation pour fouler à nouveau le sol de France. Après quelques minutes il est fauché par un obus de mortier. Enveloppé par les flammes, il est presque donné pour mort. Ses blessures sont sérieuses mais il survit. Ce matin, à l’heure même du débarquement, ses cendres ont rejoint le large sur ces lieux témoins de sa grandeur. Parmi les 177 du commando KIEFFER il y avait des Bretons, des Normands, des Alsaciens, des jeunes de l’hexagone et d’au-delà des mers. Certains avaient résisté dès juin 40, d’autres avaient servi dans l’armée d’Afrique, d’autres encore s’étaient rencontrés dans les camps espagnols. Ils étaient lycéens, ouvriers, inspecteurs de police, postiers, il y avait ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n’y croyaient pas. Il y avait des jeunes mariés et des adolescents devenus adultes trop vite. Parmi eux René ROSSET, né en Tunisie, n’avait que 17 ans. Il avait menti sur son âge pour pouvoir s’engager. Il découvrit la France pour la première fois ce 6 juin 44. Tous connaissaient le risque de leur mission, tous pourtant ont accepté de l’accomplir. La veille au soir, KIEFFER les avait réunis, il leur avait dit le risque, il leur avait dit qu’il n’en voudrait pas à ceux qui renonceraient. Le lendemain tous étaient là à l’appel. Aucun n’aurait voulu laisser sa place. Eux qui s’étaient soumis à un entraînement impitoyable et qui avaient conquis le droit de porter le mythique béret vert, eux qui suivaient un chef d’exception, le capitaine de corvette Philippe KIEFFER, marin respecté et remarquable meneur d’hommes, tous ont alors mis de côté leur vie personnelle, renoncé à leur intérêt individuel pour embrasser une cause qui les dépassait, pour servir l’honneur et la liberté. Aujourd’hui sur cette plage qui est au cœur de leur épopée, la France s’incline devant ces 177 héros du commando KIEFFER et devant les derniers vétérans du jour J. Ici à Colleville-Montgomery je veux tout particulièrement distinguer Monsieur Léon GAUTIER, vétéran du commando KIEFFER, et avoir une pensée particulière pour ses deux camarades de combat, Hubert FAURE et Jean MOREL, qui n’ont pu se joindre à nous aujourd’hui mais sont avec nous dans la pensée. Merci à vous trois. Cher Léon GAUTIER, vous n’aviez pas 22 ans lorsque vous avez posé le pied sur cette plage. Ce n’était pourtant pas le premier de vos faits d’armes. Vous avez vécu les convois de l’Atlantique, les missions en sous-marin et les épreuves d’Afrique, vous avez combattu tout au long de la bataille de Normandie durant ses 78 jours sans relâche, de bout en bout. 75 ans après vous êtes là. Héroïque soldat de la liberté, vous êtes aujourd’hui un inlassable combattant de la mémoire. Et de la même manière que vous avez transmis la fibre du commando à votre petit-fils assis à vos côtés, vous transmettez vos souvenirs aux jeunes générations et faites vivre la mémoire de vos camarades. Chacun ici se souvient de votre amitié avec Johannes BÖRNER, vétéran allemand de la Normandie. Et en 2014 votre accolade sur les yeux du monde entier a ému les cœurs, les esprits. Ennemis du jour J et frères d’aujourd’hui, cette étreinte a incarné la réconciliation franco-allemande, elle est un symbole profond d’espérance dans l’humain et dans la paix européenne. Vous, vous qui avez combattu durant cette guerre immense, nous nous tenons devant vous avec une gratitude que les mots ne peuvent exprimer. Et je veux prendre un engagement devant vous, c’est que nous conserverons intactes les couleurs de votre jeunesse héroïque et l’enseignement de vos vertus. Et comme vous avez toujours conservé avec vous le souvenir de vos camarades tombés dans l’éclat de leur jeunesse, votre exemple sera conservé comme un espoir indestructible. C’est en se trempant dans le souvenir de votre bravoure précisément que Cédric DE PIERREPONT et Alain BERTONCELLO ont puisé ce courage, à nouveau, de donner leur vie pour en sauver d’autres, dans le sillon de votre exemple. Officiers mariniers, quartiers-maîtres, matelots, vous êtes les dignes héritiers de ces héros et du cortège illustre de tous ceux qui vous ont précédé. Aujourd’hui, comme le veut la tradition, parce que vous avez réussi le stage commando, nous vous remettons vos bérets verts. Le porter doit être une fierté, un honneur car il vous inscrit précisément dans la lignée glorieuse de cette histoire que je viens de rappeler, dans la lignée des héros du commandant KIEFFER. Ce béret vous l’avez mérité après une sélection exigeante, des entraînements éprouvants. Vous venez tous d’unités exceptionnelles, forgées par l’audace, la discipline, l’abnégation, le courage. La France peut compter sur vous et elle le sait, elle le fait. Car la flamme des commandos ne s’est jamais éteinte, elle brûle toujours tout comme la flamme de la Résistance. Chère jeunesse de France, chers élèves d’aujourd’hui, entendez le message de vos aînés. Vous en êtes les héritiers. Car il vous reviendra bientôt de préserver cette flamme qu’ils ont fait brûler, de continuer à construire une société de liberté et de paix, de dialogue et de fraternité, d’être vigilants face aux tourments du fanatisme, de l’obscurantisme, de l’ignorance. Car ce sont toujours aujourd’hui des dangers mortels. Cet engagement que vous êtes appelés à poursuivre sachez toujours le retremper dans cette mémoire du 6 juin et cette leçon de bravoure. C’est de là que vous venez, c’est là que vous êtes nés. L’aube du 6 juin, nous en avons tenu les promesses depuis 75 ans, elle ne doit pas pâlir, nous ne devons pas la trahir. Alors continuons d’embrasser cet esprit de liberté et de courage porté par quelques-uns qui font notre fierté, pour que le jour le plus long jamais ne se termine et continue sans faiblir d’éclairer notre siècle. Merci à vous. Vive la République ! Vive la France !
En fin de cérémonie, nous voulions transmettre le bonjour d'un de nos amis communs qui est un ancien du commando De Montfort, au petit fils de Léon Gautier le capitaine Gérard Wille. Malheureusement, il était difficile de les aborder tant il y avait du monde, nous ne voulions pas nous ''incruster". Nous saurons, quelques jours après, par Christophe Dignat Laborde, ancien du commando De Montfort, que nous aurions dû ''oser'' : dixit, le capitaine Gérard Wille. Stéphane a toutefois immortalisé notre approche...
Je veux revenir sur le drapeau des Fusiliers Marins Le drapeau du 1er Régiment de fusiliers marins est le seul drapeau militaire présent le 6 juin à Ouistreham. C’est lui qui rend les honneurs au président de la République. Premier Drapeau attribué à une unité de la Marine à la suite de la bataille de Dixmude, il est emblématique de la force maritime des fusiliers marins et commandos marine. Il s’agit du troisième Drapeau le plus décoré de France. Le drapeau du 1er Régiment de Fusiliers Marins, qui a été confié à la garde de l'école des fusiliers marins en vertu d'une décision ministérielle du 4 mai 1949, porte les noms de onze batailles où se sont illustrés la Brigade, puis le Bataillon de Fusiliers Marins pendant la Première guerre mondiale, le 1er Régiment de Fusiliers Marins au cours de la Seconde : Sur le drapeau, les noms de onze batailles :
Sur la cravate du drapeau sont fixées les décorations suivantes :
Le drapeau porte les fourragères aux couleurs de la :
L'école est héritière des unités dissoutes suivantes :
Voici un lien vers ma page consacrée aux Fusiliers Marins : http://jdesailloudroseren.free.fr/insignes5.html
Voilà, la cérémonie est terminée et pas de bus pour retourner au gymnase, inutile de vous dire que bon nombre de personnes étaient ''furax" d'autant plus que des anciens avaient une cérémonie à Mervilles... Bon, pour nous, le plus important était de retrouver notre voiture... nous savions une seule chose, elle était garée devant un cimetière. Au niveau temps, nous n'étions pas pressés, la seule chose importante de la soirée, nous restaurer. Nous voici entre Colleville-Montgomery et Ouistreham, mais pas côté mer. Nous sommes quelque part sur la départementale 514. Ah ! Tiens, il y a du monde, "Bonjour, pourriez-vous s'il vous plait, nous indiquer le cimetière" - "tout droit et au rond-point, à droite". Nous voilà donc, tous les trois en direction du cimetière, enfin on l'espère. Aujourd'hui, nous avons beaucoup marché, nous ignorons le nombre de kilomètres, mais une chose est certaine, ce n'est pas fini. Tout le long de la route, à chaque traverse, on trouve un gendarme en faction, à chaque fois, on échange quelques mots, la route est encore fermée à la circulation, puisque c'est le trajet retour qui sera emprunté par le convoi du Président de la République. Toutefois, il fallait bien que l'on se fasse remarquer, tout d'un coup on entendit "Eh! Vous là-bas, le trottoir..." Pour une fois qu'on dispose d'une route pour nous... enfin il fallait bien tomber sur un gendarme qui était en crise d'autorité, il aurait pu ajouter à sa phrase un petit "s'il vous plait..." Nous marchons, nous marchons, avec Stéphane nous avons pitié pour Richard, qui depuis plusieurs jours, est sous cortisone car sa cheville le fait souffrir, il boite, mais nous soutient qu'il n'a pas mal. Ceci, est la cause d'un accident en moto, pourtant il n'avait rien demandé et roulait tranquillement et le résultat, la malléole fracturée. Nous marchons toujours, mais comptant... Nous étions à cette très belle cérémonie et nous parlons encore du Commandant Laurent Martin, chic bonhomme. Ah ! Un rond-point, à droite, droite. Il semblerait que nous ne sommes plus très loin, nous apercevons le rond-point où à proximité se trouve notre véhicule. Visiblement, le convoi n'est toujours pas passé puisque de nombreux gendarmes, très jeunes sont tout le long de la route, ils sont sympa, on échange quelques boutades, dans leur sac, on aperçoit une ration, comme celles que Richard a emmenées. Une bonne cinquantaine de mètres avant le rond-point, nous longeons le cimetière, on arrive près du but. Petit bonjour aux gendarmes en factions, plus qu'une vingtaine de mètres et, voici la voiture, vite, chacun de nous sort une bouteille d'eau de la glacière, elle est encore fraîche, une bonne rasade, mise en route de la clim, bon où va-t-on ? De toute façon, impossible de retourner à Colleville-Montgomery ou Ouistreham, la circulation est bouclée. Et puis, il est plus de 19h30, nous décidons de rentrer à Cabourg, on trouvera bien un restaurant. Au passage de Benouville, on fait une petite halte, passage au "magasin de souvenirs", il y a du choix, peut-être trop, on repassera demain. On prend quand même le temps de faire quelques photos.
En arrivant à Cabourg, on passe sur l'Avenue de la Mer, là, c'est certain, on trouvera un restaurant. Auparavant, il faut trouver une place de stationnement, mais aucun problème, en plus, nous sommes à moins d'une dizaine de minutes de l'appartement. Bon, alors, on mange où ? sans être difficile, il faut que chacun trouve un plat dont il a envie... Nous avons tous des goûts différents... Finalement, nous allons à l'Atelier, mais je vous rassure ce n'est pas pour travailler, c'est seulement le nom d'un restaurant. Accueil sympathique, sans faire une grande bouffe, nous sommes rassasiés, la présentation des plats et les desserts sont bien passés le tout, à un prix raisonnable... Nous nous rendons vite compte que nous ne sommes pas dans le Sud ! Petite ballade pour la digestion et nous rentrons à l'appartement. Douche et prévision du planning pour le lendemain, jeudi 7 juin. Il est prévu au programme, cimetière allemand de la Cambe, cimetière Américain de Colleville-sur-Mer, Sainte Mère-Eglise et batterie de Crisbecq.
Vendredi 7 juin 2019 : Après une bonne nuit, ce matin, nous nous sommes levés plus tard, 7h30. Passage à la salle de bain et petit déjeuner, café, pancake, brioches, Nutella, jus d'orange, de quoi bien commencer la matinée. On rassemble nos affaires, téléphones, appareils photos, blousons, ponchos (on ne sait jamais) et des boissons, en route vers le cimetière allemand de la Cambe. Un peu plus de 90 kilomètres à parcourir... et presque 9.00€ de péage, nous arrivons au cimetière allemand. En arrivant, le long de la route, une longue haie d'érables et à côté, un jardin de la paix, où 1 220 érables ont été plantés par des donateurs de différents pays. Au pied de chaque arbre, une petite plaque avec le nom du donateur.
Pour Richard et Stéphane, c'était la première fois qu'ils se rendaient dans un cimetière militaire. Mais, à l'unanimité nous trouvons cet endroit vraiment impressionnant, contrairement à d'autres cimetières avec des croix blanches, ici, c'est plus émouvant. Avec tous ces arbres et le jardin de la paix, plantés de plus d'un millier d'érables, nous avons l'impression que chaque feuille est porteuse d'un message de paix, faisant oublier toutes les horreurs de la guerre.
Nous avons appris que pour le 60ème anniversaire, Jacques Chirac, alors Président de la République, invita Gerhard Schroeder (qui avait un an à la fin de cette guerre), à "célébrer cette communauté de valeurs qui transcende les rivalités d'hier", et c'est "avec une grande joie" et "honoré", que le Chancelier Gerhard Schroeder, accepta cette invitation, afin de participer à un événement symbolisant la "fin définitive de la Seconde Guerre mondiale". Gerhard Schroeder aurait refusé de se rendre au cimetière de la Cambe ou sont enterrés plus de 21 000 soldats allemands, parmi lesquels plusieurs milliers de soldats SS, comme par exemple le responsable du massacre d'Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944... Je ne juge pas utile de mentionner son nom. A la place, le chancelier déposera quelques fleurs sur la tombe des 322 soldats de la Wehrmacht enterrés au cimetière militaire de Ranville aux côtés de 2 200 soldats des Etats du Commonwealth.
En sortant du cimetière, un dernier regard sur la plaque commémorative rappellant le sort commun des soldats américains et allemands tombés sur le champ de bataille et petit passage dans le hall, où une exposition permanente très intéressante et très bien faite. La première partie est consacrée à la construction de la nécropole en 1957, où des jeunes venant de tous pays, ont aménagé les lieux et élevé le tumulus qui surplombe les tombes. A côté, est consacré un espace avec de nombreux témoignages comme par exemple un témoignage audio du fils de l'officier SS qui a ordonné le massacre d’Oradour-sur-Glane, qui confie le poids de la culpabilité. Où encore à ce soldat canadien, Charles Doucette, fusillé alors qu’il était prisonnier à l’Abbaye d’Ardennes, et bien d'autre témoignages tous aussi intéressants les uns que les autres. La dernière partie, consacrée au débarquement de Normandie, le fameux D-DAY. Pour terminer sur ce passage au cimetière de la Cambe, cette phrase prononcée par Nikolaus Meyer-Landrut, l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne en France, lors de la cérémonie du 5 juin 2019 : « Ce 6 juin 1944, c’est aussi le début de la libération de l’Allemagne ! »
Nous retournons à notre véhicule avec une pensée commune, sur tous ces soldats morts au combat, ce sont, certes, des soldats allemands, mais avant tout, des hommes, et tous n'étaient pas des nazis, certains n'ont rien demandés...
Maintenant, direction Sainte-Mère-Eglise où nous savons qu'il y a au moins 2 personnes que nous connaissons, qui sont "montées" pour la reconstitution d'un camp militaire. Donc, direction Sainte-Mère-Eglise à 32 km de la Cambe en direction de Cherbourg et... 2.65 € de péage. Pour information j'ai un badge télépéage, c'est bien pratique, on passe une barrière, un simple bip, magique, la barrière se lève. On aura la surprise à la réception de la facture !
En arrivant à Sainte-Mère-Eglise, le seul mot que j'ai trouvé et qui convient à la situation, quel bordel ! Vous en voulez des voitures, sans exagérer, je crois que tous les pays de l'Europe occidentale, méridionale et septentrionale, ont des représentants, bon peut-être un ou deux pays de l'Europe orientale à ajouter ! Première mission, trouver une place de parking. Ah ! premier problème, il n'y a pas de parking, mais par contre plusieurs champs sont mis à disposition, je vous rassure le fauchage a été effectué... Au fond d'un champ, chic, une place, elle est pour nous.
Une pression sur la lamelle en métal produisait un clic comme demande d’identification, il fallait entendre deux clacs comme réponse. Tel était le code. Seul ennui, l'arme allemande, le " mauser k98 " faisait un bruit identique que les 2 clics du cricket quand on éjectait la balle de la culasse. Afin de palier à ce "problème", un code vocal vint compléter le dispositif : "Flash", sommation à laquelle le camarade devait répondre "Thunder". D’autres moyens d’identification existaient également : fumée (colorée ou non), panneaux, lumière ou encore drapeaux.
Nous allons directement au camp militaire reconstitué, mais hélas nous ne verrons pas les personnes que nous connaissons, trop de monde, pas de réponse sur le GSM... En arrivant au camp, surprise ? deux MP (Military Police), montent la garde à l'aubette...
La Willys MB, est naturellement plus connue sous son surnom de "JEEP". C'est un véhicule léger, tout-terrain léger conçu en 1940 et les premiers modèles sont sortis des usines en 1941 selon des directives de l'armée américaine. La Willys MB et presque identique à la Ford GPW et a été fabriquée de 1941 jusqu'à 1945. Elle est considérée comme un des emblèmes de la Seconde Guerre mondiale. Après-guerre, la Willys MB a évolué en Jeep CJ, "CJ " pour une abréviation de "Civilian Jeep" (Jeep civile en français), et a été reconnue comme un symbole d'aventure. Caractéristiques de la JEEP Willys : Production : 647 925 modèles durant la Second Guerre Mondiale. Après la guerre, plus de 170 000 JEEP seront construites. Poids à vide : 1.4 T. - Longueur : 3.36 m - Largeur : 1.58 m - Hauteur : 1.80 m. - Vitesse maxi : 105km/h - Autonomie : 380 km. Classe de véhicule : 4 x 4 militaire. En version standard, ce véhicule embarquait une mitrailleuse (Browning de 12.7 mm ou 7.62 mm) et deux fusils mitrailleurs. Il recevait aussi une radio, attribut essentiel de ses missions de reconnaissance et de commandement. À l'usage, les militaires, séduits par son endurance, n'hésitèrent pas à transformer leur Jeep en fonction des besoins et des circonstances.
Après un passage dans ce camp reconstitué, nous allons vers le musée du débarquement de Normandie "Airbone Museum". Nous ne le visiterons car il y a vraiment trop de monde... la file d'attente est vraiment trop longue... Non merci, pour moi ainsi que pour Richard et Stéphane, la remarque est identique. Juste à l'entrée de Saint-Mère-Eglise, un petit salon de nos forces armées, nous semble plus accueillant. Donc allons faire un petit tour, il me semble apercevoir des choses intéressantes. Oh ! pas bien grand comme salon, mais les personnes que nous avons rencontrées, sont vraiment passionnées par leur travail, Il y a également un stand du CIRFA Marine (Centre d'Information et de Recrutement des Forces Armées), il n'y a pas foule, c'est dommage, mais la maquette d'une FLF (Frégate Légère Furtive) et d'une FREMM (FREgate Multi-Missions), n'attirent pas la foule. Par contre au stand du 2ème Régiment de Hussards qui est le régiment de recherche humaine des forces terrestres, là c'est intéressant. Nous discuterons un bon moment avec ces militaires sachant bien vendre leur régiment.... dommage, tous les trois, nous avons passé la limite d'âge pour signer un engagement !
Le plus beau "joujou" pour la fin, quoique le HK 416 et le FAMAS Félin sont déjà des jolis "joujoux". Je sais, le mot "joujou" n'est peut-être pas approprié pour l'usage dont ils ont été conçus, mais n'empêche que ces armes sont quand même à mes yeux de beaux joujoux... Donc, au bout d'une table, une sacoche, d'où dépasse un câble avec au bout un boîtier de commande assez simple et un étui en plastique couleur sable. Le hussard avec qui nous étions, ouvre la petite mallette et en sort un petit hélicoptère. Le mot hélicoptère, n'est certes pas approprié, on devrait plutôt parler de mini drone ou de nano drone... Tellement qu'il était petit, je lui ai demandé s'il permettait que je pèse : "Négatif, car ce drone coûte très cher et il est fragile". Cette technologie à fait son entrée dans l'armée française en 2016, notamment au 2ème régiment de Hussards de Haguenau.
Nous prenons congés de nos hôtes bien sympathiques, direction le centre ville, malheureusement encombré de baraques à frites dégageant une odeur de friture vraiment désagréable... Nous ne trouvons pas ces commerces vraiment de bon aloi, car les restaurants alentours sont presque vides. Et puis, ces baraques ne sont pas accueillantes, trop de monde. Les gens s'agglutinent, cris, s'enguellent pour un morceau de pain avec une saucisse, trop cuite ou pas assez, cuite dans une huile douteuse, n'y aurait-il pas un Sherman qui a fait la vidange ce matin ? (je plaisante, bien sûr !)
Bon, tout cela, ne nous ouvre pas l'appétit, nous allons faire un tour pour trouver des surplus militaires. Oh ! nous n'avons pas l'intention de dévaliser un magasin, mais on ne sait jamais... une bonne occas. Nous voilà devant un magasin, quel "binz", impossible de rentrer, le vendeur filtre les entrées et sorties... 3 personnes quittent le magasin, trois personnes auront le privilège de pénétrer à l'intérieur... je vois bien que Richard n'a pas vraiment envie de venir, mais bon, on peut rentrer et on en ressortira vite. Vraiment pas agréable d'être serrer dans cette boîte, comme disent les sardines... et puis pas de choses intéressantes les seules pièces qui éventuellement sont d'époque.. et encore ! sont à des prix exorbitants qui ne sont absolument pas justifiés avec en bonus une origine douteuse pour je pense, une bonne partie des objets. Ouf, dehors, on respire... l'huile brulée.
Nous essayons bien de trouver un endroit pour grignoter un morceau, mais franchement, sans aller dans un restaurant... ce sera pour ce soir à Cabourg dans un petit restaurant plus accueillant. Finalement, nous trouvons un petit "troquet" qui fait des hamburgers, Oh ! je ne raffole pas spécialement de cette nourriture, mais vous savez il faut bien nourrir la bête ! Avec Richard et Stéphane, nous commandons donc un hamburger / frites... Il faut faire une partie de chasse au trésor pour trouver soit un fond de Ketchup, soit un pot de mayonnaise, inutile de chercher la moutarde. Enfin la seule chose d'agréable, c'était les boissons...
Bon pour le café, on s'en passera. Retour à la voiture, en passant devant le musée "Airbone Museum", toujours autant de monde, on ne change pas d'avis. La voiture est toujours là, c'est une bonne chose et en plus on peut sortir... Il était prévu d'aller visiter la batterie de Crisbecq qui se trouvent à environ 10 km et une quinzaine de minutes... sans compter les détours que nous devons faire car il y a vraiment du monde et les gendarmes ont fermé plusieurs accès. Enfin une bonne demi-heure après, nous voilà à la batterie de Crisbecq. Un grand parking, avec beaucoup de voitures.... mauvais signe, il va y avoir du monde, maintenant que nous sommes sur place, on ne recule pas. Quoique, quand nous arrivons au guichet pour prendre notre ticket d'entrée, on nous annonce le prix, un peu plus de 14.00€ ! sous pretexte qu'il y aura une reconstitution vers 17h00, nous savons que nous serons déjà partis... mais bon, au nom du devoir de mémoire et pour cette association qui entretien le site, on suit le flux de visiteurs !
UN PETIT RESUME SUR LA BATTERIE DE CRISBECQ. A partir de l'été 1941, commence la construction de la batterie de Crisbecq sous le contrôle de l’organisation TODT. Finalement c'est juste à côté du village de Crisbecq qu'elle sera construite. L'organisation TODT a hésité avec le Mont Enaut qui se trouve à proximité de Dodainville. Cet ouvrage se trouve à 28 mètres d'altitude, offre une vue imprenable sur Saint-Vaast-la-Hougue au Nord et jusqu'à la Pointe du Hoc au Sud. Au début des travaux, 5 encuvements sont réalisés pour recevoir des canons français de 155 mm. En décembre 1942, des soutes à munitions seront construites puis se sera les casemates en 1943. Les canons de 155 mm seront remplacés par des canons de 210 mm... Avec ses canons, cette batterie sera l'une des plus puissantes du Mur de l'Atlantique. Voici les canons avec les différents calibres qui étaient installés sur ce site : 3 canons de 210 mm, ayant une portée pratique de 27 kilomètres, mais pouvant aller jusqu'à 33 kilomètres. Modèle TCHEQUE SKODA-210mm K39/41. 5 canons de 155 mm avec une portée de 21 kilomètres, 3 coups, toutes les 3 minutes. Modèle Saint Chamond modèle 1916-155 K420 1941/1943. 1 canon de 150 mm en éclairage - 1 canon de 20 mm Flak 38 - 1 canon de 20 mm Flak OERLIKON - 5 canons de 75 mm Flak français. Modèle 1897- 75 FK 97.
La garnison de la batterie de marine se composait, de 3 officiers, 7 sous officiers et 287 hommes, ce qui monte à environ 400 hommes l’effectif total de cette garnison avec celle de Saint-Marcouf de l’île ou stationnait la 6ème compagnie d’infanterie du 919ème Régiment d’infanterie commandée par le lieutenant GEISSLER. Cette compagnie était chargée de protéger les abords de la batterie. Les premiers bombardements commencent le 20 avril 1944, la batterie aura reçu 2 800 tonnes de bombes, mais restera opérationnelle. Le 6 juin, au matin, le commandant fait ouvrir le feu sur la flotte alliée. Les canons de Crisbecq, couleront l'USS CORRY. Le 8 juin, les Américains sont devant l'enceinte et les Allemands se cachent dans les abris. A la demande du commandant, la batterie d'Azeville tire sur Crisbecq, les Américains se retirent dans le désordre, 90 seront fait prisonniers. La finale... Les 10 et 11 juin, la batterie subira plusieurs bombardements, les Américains lanceront l'assaut seulement dans l'après-midi du 11 juin. Le commandant Allemand ayant reçu l'ordre d'abandonner la position partira avec 78 soldats en état de combattre. Il laissera sur place, 21 soldats blessés intransportables, ainsi que 126 prisonniers que les Américains trouveront lorsqu'ils arrivent sur le site. Les jours suivants, le génie américain procèdera à des tests de résistance sur les casemates : Des charges sont placées sur l’une d’elle (photo ci-dessous), mais le dosage des explosifs et bien trop élevé. L’explosion est phénoménale, le canon de 40 tonnes est éjecté à 20 mètres. La soute à munitions part aussi en fumée le 21 août 1944 : un soldat pénètre à l’intérieur avec une cigarette, ce qui engendre le désastre et coûtera la vie à une douzaine d’hommes
En pénétrant à l'intérieur du site, nous essayons de suivre le sens de la visite. Première "chose" à visiter, un abri, mais il y avait tellement de monde que, finalement nous avons fait la visite en fonction d'un espace suffisamment "respirable" sans être constamment obligé de jouer des coudes pour apercevoir les aménagements qui à mon avis, oups... à notre avis, ne reflète pas la réalité. En sortant du site, nous apercevons le poste de commandement de la batterie de Cricbecq et d'Azeville, allons faire un tour, peut-être que nous aurons plus de chance... de la chance, nous en avons eu, il n'y avait personne. Ah ! sauf deux personnes de l'association qui nous ont gentiment informées que le poste de commandement était fermé et que les visites étaient privées... Cette fois, nous sommes convaincus, les 14.00€ ne sont pas justifiés.
Concernant ce poste de commandement, il faut quand même savoir qu'avec ses 10 pièces réparties sur 4 niveaux, reliées par des couloirs et des escaliers était le poste de commandement majeur de la batterie de Crisbecq qui était constituée d'environ 34 constructions bétonnées. C'est le plus grand bunker du Mur de l'atlantique face à Utah Beach et l'un des seuls postes de tir et d'observation des batteries côtières allemandes du Mur de l'Atlantique situées face au Débarquement des alliés (voir La Pointe du Hoc, Longues et Ouistreham).
Ce poste de commandement est doublement historique (en dehors de son vécu lors de la deuxième guerre mondiale) tout d'abord dans le film "Le jour le plus long" cet endroit a été choisi pour la scène, où de leur poste d'observation les Allemands aperçoivent l'arrivée des bateaux alliés à l'aube du 6 juin, mais dont Hollywood avait dénaturé la réalité pour les commodités du film. Ensuite, on le retrouve également dans le film "Il faut sauver le soldat Ryan", inspiré de l'histoire vrai des 4 frères Niland, malheureusement marquée par le décès de Preston, le 7 juin 1944, lors de l'assaut de ce poste.
Au cimetière de Colleville-sur-Mer, les tombes des frères NILAND, se trouvent : Preston T. NILAND > Bloc F - Carré 15 - Tombe 12 Robert J. NILAND > Bloc F - Carré 15 - Tombe 11
Certes, il y avait beaucoup de choses à voir sur ce site, mais ce qui est vraiment dommage, c'est cette nécessité de faire un profit durant une courte période qui malheureusement n'est pas à la hauteur de la qualité que méritent les visiteurs. Bon, nous allons essayer une autre batterie, aurons-nous plus de chance ? Sur la route, un panneau ''batterie d'Azeville". A quelques kilomètres de Crisbecq, à l'unanimité, nous prenons cette direction. En arrivant devant, un ensemble de 4 blockhaus, dont un a été "recyclé" en toilettes publiques. Ceci étant, c'est bien pratique et moins pressé qu'un de mes collègues, dont je tairai le nom (même sous la torture...) je n'ai pas eu besoin de me soulager dans le bocage normand... Là, pas grand monde, il est presque 17h00 et le site ferme à 18h00. Un petit passage à la billetterie, nous regardons les différents ouvrages sur le Débarquement de Normandie, mais nous ne ferons aucun achat... nous sommes raisonnables.
Vue aérienne de la batterie d'Azeville (google earth) Les 4 casemates sont reliées par 350 m de souterrains. La visite est autonome grâce à un parcours audio-guidé. La batterie était armée par 170 servants. Deux casemates ont également bénéficié de la reconstitution des peintures de camouflage réalisées par les allemands pendant l'occupation, d'après les archives datant de la guerre. Cet ensemble ne comporte pas de poste de tir, c'est donc le poste de commandement de Crisbecq qui lui sert de vigie. Dans la nuit du 6 juin 1944, la batterie d'Azeville connait ses premiers accrochages menés pas des parachutistes américains tombés dans son périmètre. Puis les troupes de la 4ème US Infantry Division, représentées par son 22ème Régiment sont à ses portes le 7 juin. Le 8, les GI's tentent de s’en emparer mais l’attaque échoue avec de lourdes pertes. Dans le même temps, la batterie de Crisbecq subit elle aussi les assauts de l'infanterie américaine. Pour disperser les assaillants, le commandant d'Azeville demande aux artilleurs de Crisbecq de faire feu sur elle. Grâce à un réseau de tunnels souterrains, les défenseurs d'Azeville peuvent se déplacer efficacement entre les casemates. Mais harcelés de tous côtés par 1 500 coups de canons et des lance-flammes, les Allemands doivent déposer les armes le 9 juin.
Nous resterons environ 30/45 minutes sur le site en faisant le tour des 2 casemates qui ne sont pas clôturées et ensuite retour sur Cabourg, à une distance d'environ 120 km, mais nous devrons encore subir les déviations à proximité de Sainte-Mère-Eglise. Nous rentrons donc tranquillement à Cabourg, en regrettant notre visite de la batterie de Crisbecq, et se sera le seul endroit de tout notre séjour qui ne nous laissera certainement pas un souvenir mémorable ! En arrivant à Cabourg, j'ai eu droit à un "exposé" sur le mobilier urbain et les luminaires... Richard ayant son entreprise d'éclairage public et Stéphane travaillant dans le BTP dans un grand groupe... je ne dirai pas le nom, mais sachez qu'elle est la deuxième entreprise mondiale des métiers des concessions et de la construction... Bref, le sujet est vaste, je n'ai pas tout mémorisé mais les communes de Cabourg et Ouistreham ont du beau mobilier urbain... A Ouistreham, les poubelles et les barrières sont assorties aux candélabres, quel luxe... Chose marrante, en roulant et en fonction des candélabres installés, on savait que nous changions de commune !
Ah ! Humour, quand tu nous tiens !!! Alors, Richard et Stéphane : Où ces photos ont-elles été prises ?
Bon après ce cours magistral, je commence à avoir une petite faim. Côté parking, pas de problème, nous ne sommes pas à Cannes ou à Nice. Bon, hier soir nous étions à l'Atelier et ce soir ? Eh bien ! On verra en remontant l'avenue de la Mer, une première reconnaissance nous permet déjà de savoir où nous serons certains de ne pas dîner. En remontant le flot humain, finalement, nous nous amarrons à l'Embarcadère, c'est sobre, le décor est sympa... finalement comme les serveurs qui s'occuperont de nous. Bon, on commence par une bonne bière bien fraîche, sauf Richard qui prendra un coca. Ensuite ce sera, Aile de raie au beurre et câpres, saumon et pâtes à la carbonara. Quant au dessert, une bonne crêpe normande. C'était simple, copieux, dans une ambiance conviviale. Nous prendrons le café à l'appartement... je n'ai pas emmené la Nexpresso pour des prunes ! J'ai même testé les bonbons Régalad avec du Nutella... une tuerie. Ensuite, passage à la salle de bain et préparation des affaires : Demain il ne faudra pas trop trainer car direction Arromanches qui se situe à 70 km, soit environ 1h00 de route si tout va bien... Il est prévu que la Patrouille de France se produise à 15h25. Ce qui est certain, nous serons déjà loin, car notre programme est chargé : Plage d'Arromanches - boutiques - surplus militaire (Arromanches Militaria) - musée du débarquement d'Arromanches - cimetière américain de Colleville - batterie de Longues-sur-Mer, et ensuite... plus si affinité. Site d'Arromanches Militaria pour les curieux : https://www.arromanchesmilitaria.com/
Samedi 8 juin 2019 : Encore une fois, nous sommes levés de bonne heure, les sacs sont prêts, ou presque ! Même le sac poubelle est prêt pour être jeté... mais, où sont les containers ? Chose étonnantes ici les sacs poubelles sont posés dans la rue, inutile de vous dire que nous sommes très étonnés et qu'il nous est impossible de faire de même, tous les trois nous sommes assez respectueux et même habitués au recyclage. Du coup, nous mettons le sac dans le coffre et au bout d'un moment, Stéphane aperçoit des containers, nous en profitons pour le jeter.
Nous sommes à environ 500 mètres du centre d'Arromanches, nous passons devant un magasin "militaria", on jette rapidement un coup d'oeil, il y a de belles choses qui semble d'époque, mais par contre les prix ont subits une sacrée inflation... on s'arrêtera en revenant. En arrivant devant la plage à marée basse, on a une sensation d'immensité impalpable. Au loin, on aperçoit encore des caissons Phoenix. Contrairement à ce que pense une grande partie des gens, le D-DAY, personne n'a débarqué dans ce port de pêche qui se trouve au Nord de Bayeux, pas très loin de Gold Beach. Par contre le 6 juin, à partir de 3h00 du matin, commence un bombardement aérien, mais les bombes initialement prévues pour frapper la batterie de Longues-sur-Mer, tombent sur Arromanches. De nombreux échangent entre les défenseurs allemands et les troupes britanniques, vers 16h00, cette journée du 6 juin. Le lendemain, après les combats, seules 6 maisons seront encore intactes... Suite à l'échec en 1942 en essayant de prendre le port de Dieppe qui fut un désastre, attaquer le port de Cherbourg, semblait à Churchill une erreur considérable qui entrainerait certainement l'erreur de Dieppe, coûteuse en vie humaines. Après réflexion, Churchill se dit, puisque les alliés ne peuvent capturer un port, il faudra en construire un ! En 1943, deux capitaines de vaisseau, Hughes-Hallett et Hussey, présentent les plans d'un immense mécano flottant, lors de la conférence Rattle à Largs : Le projet MULBERRY est en marche, avec à sa tête Lord Louis Mountbatten, chef des opérations combinées. Deux ports artificiels préfabriqués sont prévus, l'un à Saint-Laurent-sur-Mer (OMAHA BEACH) et l'autre à Arromanches. Ils seront montés en Angleterre, puis remorqués sur les côtes françaises, à la vitesse de 8 km/h. les deux édifices devront quotidiennement pouvoir décharger plus de 6 000 tonnes de matériels et 1 250 véhicules. Les divers éléments sont construits en secret en Angleterre, mobilisant 45 000 personnes et 300 000m3 de béton.
Pourquoi « MULBERRY » ? Parce qu’en français, cela signifie « mûre » et le mûrier est l’arbuste qui pousse le plus vite. Bonne idée, mais non. Ce nom a été choisi totalement au hasard… Autre vue des caissons Phoenix Le port artificiel était composé de 3 éléments principaux : à l'extérieur, un brise-lames flottant composé de "bombardons", caisson métallique en forme de croix de 65 mètres de long, haut de 8 mètres avec un tirant d'eau de 6 mètres. Les parties inférieures, verticales et horizontales étaient remplies de 2000 tonnes d’eau, ils étaient attachés les uns aux autres et espacés de 15 mètres, de façon que les vagues ne se reforment pas derrière la ligne. Ensuite, un brise-lames intérieur composé d'une soixantaine de vieux bateaux, coulés volontairement (les blockships) et les fameux caissons "Phoenix".
L'ensemble de ces obstacles, forme ce qu'on appelle un "Grooseberry" et permet ainsi à l'intérieur du port artificiel de rester en eaux calmes. 212 caissons Phoenix (sur certains sites 146 et 220...) on été construits pour les deux ports, Mulberry A ("A" pour American) et Mulberry B ("B" pour British). Le Mulberry A, sera opérationnel le 16 juin et sera détruit par une terrible tempête du 19 au 21 juin. Le Mulberry B, sera opérationnel le 14 juin, il subira des dégâts lors de la tempête du 19 au 21 juin. Par contre, je n'ai pas trouvé le nombre de caissons Phoenix utilisés à Arromanches. Les caissons Phoenix étaient des caissons en béton, cloisonnés à l'intérieur et d'une forme parallélépipédique. Il n'existait pas moins de 6 modèles de caissons, les plus petits pesant 1 672 tonnes et les plus gros, plus de 6 044 tonnes avec une longueur de 70 m, une largeur de 15 m et une hauteur de 20 m. Ils formeront une digue de plus de 3 500 m. L'ensemble des 212 caissons Phoenix à nécessité 275 000 mètres cubes de béton, représentant un poids de 600 000 tonnes, 31 000 tonnes d'acier et 1 500 000 m² de tôle ondulée. La construction de chaque caisson, nécessitait de deux à sept mois de travail, selon le type.
Sur place, ces caissons étaient remplis d'eau et de sable à l'aide de vannes que l'on ouvrait dans chacun des compartiments et reposaient sur le fond de la mer. Seule la partie haute émergeait des flots, formant ainsi des digues de protection et des jetées.
La corrosion fait son travail de façon permanente, mais depuis 75 ans, les structures tiennent bien le coup. Ci-dessus, une croix avec un message de reconnaissance aux libérateurs du D-DAY.
Au fond, le cap Manvieux. A droite Arromanches. Inutile de vous dire que j'ai 5 flacons contenant du sable des cinq plages du débarquement... Plus un flacon avec du sable d'Hourtin !
Bon, revenons un peu à notre route flottante. Une pièce maîtresse pour la construction des routes flottantes, ce sont les plateformes "Lobnitz" ou quais d'accostage. Elles mesuraient 60 m x 18 m. Ce type de plateforme, également appelé "Whale Pier" qui signifie "jetée pour baleine", était en acier, de forme rectangulaire et d'un poids de 1 100 tonnes. Aux 4 coins, sont fixées des béquilles carrées, longues de 30 à 40 mètres qui coulissent dans des bâtis spécialement étudiés. Les pieds reposent sur le sable et coulissent suivant les mouvements de la mer, grâce à un système complexe de poulies et de câbles mus par de puissants moteurs diesels. L'intérieur de chaque ponton était aménagé en fonction des besoins : locaux de stockage ou logement pour l'équipage. Afin d'augmenter la surface de quai et d'augmenter la cadence de déchargement, de chaque côté, des plateformes du type RCP de 850 tonnes, étaient fixées. Egalement des rampes en acier descendent en pente douce vers l'eau, afin de faciliter le déchargement des LST (Landing Ship Tank).
La route flottante quant à elle, partait bien évidemment des caissons RCP ou "Lobnitz" et ensuite un tronçon de pont métallique qui reposait sur un caisson "Bettle", un nouveau tronçon métallique, et ainsi de suite jusqu'à la plage (photo à droite ci-dessus). Compte tenu des fortes variations de marée sur la côte normande, l'amplitude des mouvements verticaux des éléments de fixation pouvait atteindre jusqu'à 6 mètres de hauteur. Un système d'ancrage spécifique pour empêcher les oscillations et les ruptures avait également été mis au point. Suivant l'usage, ces routes flottantes avaient un revêtement d'une résistance de 25 tonnes pour les convois de ravitaillement et de 40 tonnes pour les blindés.
Pour finir avec les ports Mulberry, voici encore quelques chiffres sur les deux ports artificiels, Mulberry A et B. Superficie d’un Mulberry : 500 hectares Longueur du brise-lames : 6 kilomètres Nombre de navires sabordés : 60 environ Nombres de caissons Phoenix : 212 Volume de béton utilisé : 300 000 m3 Longueur des jetées flottantes : 15 kilomètres Nombre de quais sur pieux construits : 33 Nombre de remorqueurs affectés au projet : 164 Nombre d’entreprises participant au projet : 400 Le 12 juin, soit six jours après l’assaut, 104 000 tonnes de ravitaillement, 326 000 hommes et 54 000 véhicules, avaient transité par Arromanches. La couverture DCA mobilisait plus de 600 pièces. 280 navires opéraient journellement. En 100 jours, 2 500 000 hommes, 500 000 véhicules et 4 millions de tonnes de matériels débarquèrent à Arromanches.
Après cette belle promenade sur la plage, nous marchons dans Arromanches, le ciel est gris mais il fait bon. Tiens, un magasin de souvenirs, allons faire un tour, pour fouiner, on ne sait jamais si l'un de nous flash sur un quelconque article. A peine dans le magasin, un vrai déluge s'abat sur la ville, c'est très brutal et les gens ne savent pas ou s'abriter... les magasins sont pleins, les gens s'abritent sous les stores bannes des magasins. Pour les commerçants, ils se font plus de soucis pour les présentoirs que pour les touristes (cela me semble quelque peu logique). Pour mémoire, avec mon épouse Rose, une année nous étions à Vannes, là aussi une averse soudaine, tous les touristes (comme nous) s'abritaient comme ils pouvaient, et nous avions vu un commerçant qui une fois les présentoirs au sec, a simplement replié les stores... il était furax de voir des gens se mettre à l'abri devant son magasin, je ne ferai pas de commentaire... Finalement, il n'y avait pas grand chose d'intéressant et encore une fois tous les articles "militaria" étaient à des prix excessifs. Donc, direction le musée du débarquement qui est juste en face du magasin.
Une fois le musée du débarquement terminé, nous nous arrêtons à la boutique du musée et achetons casquettes et breloques. Il commence à y avoir beaucoup de monde, pour nous il est temps de partir. Nous avons prévu d'aller à Colleville-sur-Mer pour visiter le cimetière américain où reposent quelques 9 400 soldats. Exactement, elles sont aux nombres de 9386. Mais avant, un petit passage au surplus militaria.
Surplus militaria comme j'aime... il y a l'odeur, un fouillis qui semble indescriptible, mais pas de souci, le vendeur sait très bien ou se trouve la moindre bricole. Il y a de tout, boutons, boîtes de conserve, pansements, insignes, armes (certainement démilitarisées), vêtements, casques, etc. etc. Le seul problème, pour moi en tout cas mais c'est aussi l'avis de Richard et Stéphane, les prix sont vraiment élevés et pour certains articles, il faut être vigilant avec un minimum de connaissance car de très belles répliques sont sur le marché.... J'ai bien une dague de commando anglais, type F.S 3nd, modèle noircie au carbone fabriquée par Wilkinson, mais je voudrai bien une dague de la seconde guerre mondiale... il y en avait bien une, mais à 420.00 €, n'est ce pas une réplique ? Bon je sais, certains modèles se vendent à plus de 800.00€ : Est ce bien raisonnable ? Enfin, c'était un bon moment, ceci étant il y avait de bien belles pièces. Maintenant, nous n'avons plus qu'à retrouver la voiture, pas bien compliqué... quoique le champ avec tous ces passages est devenu un véritable bourbier... comme quoi, j'ai bien fait de garder mes pneus hiver ! Allez direction Colleville-sur-Mer à environ 20 kilomètres soit une trentaine de minutes... Ah ! visiblement nous n'allons pas tarder à arriver à Colleville-sur-Mer, non, non, il n'y a pas de barrage...ouf ! mais par contre on avance au pas, il y a un monde de fou... en plus que des touristes... Bien que nous ne sommes pas pressés, on voudrait bien être sur le parking avec une place à l'ombre.
Avec une bonne dose de patience, nous avons enfin trouvé une place. Bon, nous prenons nos ponchos, car le temps est vraiment bizarre, du vent, des averses, du soleil, du vent, etc. Nous nous dirigeons vers le bâtiment pour passer ''à la fouille'' réglementaire, les objets ''litigieux'' seront laissés dans une consigne et bien évidemment, récupérés lors du départ. Par contre, je ne me souvenais plus que ce contrôle se faisait uniquement si l'on souhaitait visiter le bâtiment et éventuellement découvrir des vidéos sur le Débarquement... Puisque nous sommes maintenant à l'intérieur, nous restons un petit moment, mais il suffisait de ''by-passer'' ce contrôle par l'extérieur pour accéder directement au cimetière. Même si j'étais déjà venu ici, c'est toujours émouvant de découvrir ce champ de croix en marbre blanc à perte de vue, Richard et Stéphane sont également impressionnés, mais il est certain que pour nous trois, le cimetière allemand de la Cambe, donnait vraiment une ambiance plus sereine, et propice au recueillement. Tout le site de ce cimetière d'une surface de 70 hectares, qui se trouve entre les communes de Colleville-sur-Mer et Saint-Laurent-sur-Mer, est une concession perpétuelle faite par la France aux Etats-Unis, comme c'est le cas pour tous les cimetières relatifs aux deux guerres mondiales. Malgré cela, il ne bénéficie pas contrairement comme par exemple le siège des nations-unis à New York ou l'Etat de la Cité du Vatican, de l'extraterritorialité, c'est à dire, du droit international public qui revient pour un pays à laisser s'exercer l'autorité d'un État étranger ou d'une organisation internationale sur une partie de son territoire propre. Donc, les États-Unis sont propriétaires du cimetière sur un territoire où s'applique le Droit français, et le cimetière est géré par l'American Battle Monuments Commission, agence indépendante du gouvernement américain créée dans les années 1920.
Vue panoramique d'un carré du cimetière de Colleville-sur-Mer.
Sur les murs du jardin semi-circulaire à l’est du mémorial, sont gravés les noms de 1 557 Américains qui ont donné leur vie au service de leur pays, mais dont les restes n’ont pu être retrouvés ou identifiés.
Voici un lien sur le fichier database du cimetière de Colleville-sur-Mer : http://www.database-memoire.eu/prive/fr/colleville
Après ce bon moment, et un petit tour le long du cimetière qui surplombe la plage de OMAHA BEACH, nous quittons ce lieu de recueillement et nous ne manquons pas de "tomber" sur une classe d'étudiants américains. Stéphane à engagé la conversation avec une étudiante qui au premier abord, était vraiment sur la défensive... les premiers mots à notre égards étaient "What, you have a problem !, what is the problem ?" pourtant Stéphane n'a vraiment pas entamé la conversation sur un ton agressif. Enfin, l'ambiance et vite conviviale, elle parle un français correct, et nous lui demandons exactement qui sont tous ces jeunes, avec autour du cou, une pochette avec la photo d'un soldat, son nom, l'âge, et l'endroit où se trouve sa sépulture, nous sommes curieux... En fait, ce sont des étudiants d'un lycée de Washington, qui sont ici pour la commémoration du 75ème anniversaire du Débarquement de Normandie. Chaque étudiant ira se recueillir sur la tombe du soldat, dont il porte le portrait (exemples plus haut, tombes de Turner B. Turnbull et de Bennie A. De Witt).
Bon, nous allons essayer du quitter le site, mais ce n'est pas gagné... il y a pléthore de véhicules dans tous les sens, sans compter les petits malins qui pour gagner, Oh ! une ou deux places, se conduisent vraiment de façon à ''recevoir des baffes''. Bon, 5 minutes... 10 minutes... 15 minutes....que dis-je 20 minutes... c'est bien 25 minutes qu'il fallut pour sortir de ce ''Capharnaüm''. Et maintenant, ou allons-nous ? Puisque nous ne sommes pas bien loin de la pointe du Hoc qui normalement se trouve à environ une douzaine de kilomètres, à l'unanimité, direction la batterie de la pointe du Hoc, libérée par les Rangers du colonel Rudder.
Vue panoramique depuis la batterie de la pointe du Hoc (côté Est).
La batterie de la pointe du Hoc devait être armée le jour du débarquement de 6 canons français de 155, d’une portée de 18 kilomètres, son champ de tir, couvrait les plages d’Omaha et d’Utah. Cette position fortifiée, située au sommet d’une falaise d’une trentaine de mètres, se situe juste à côté du village de Saint-Pierre-du-Mont. La batterie est défendue par 140 fantassins et 80 artilleurs. Tout le secteur est entouré de barbelés et de champs de mines, ce qui rend compliqué tout assaut amphibie et terrestre. La veille du Débarquement, le 5 juin, sur les 6 casemates prévues, 2 seulement sont construites et prêtes à être armées. La batterie a été bombardée en avril et mai 1944, mais les dégâts ont été minimes. Pour les américains, le but est donc d’arraisonner la batterie par un assaut venu de la mer.
A 7h00, donc, pas de signal par une fusée éclairante lancée sous les ordres de Rudder. Les 500 Rangers prévus en renfort, sont déroutés sur Omaha Beach où le débarquement a commencé.
Les Allemands, de leur côté, ont eu trente minutes pour se rétablir après le choc du bombardement, rejoindre les bunkers, établir un dispositif défensif, se réarmer… Et ils attendent de pied ferme, armes et grenades avec eux
Les Rangers s'approchent de leur position. Le courant et les vagues font couler une barge : il n’y a qu’un survivant, les autres Rangers surchargés par leur équipement, disparaissent en mer. Les mitrailleuses allemandes crépitent et déversent une pluie de fer qui s’abat sur les barges d’assaut. Certaines prennent l’eau. Une barge, transportant exclusivement des munitions, explose dans un vacarme étourdissant, projetant des éclats de toutes sortes tout autour.
Le premier L.C.A. atteint la plage à l’Est de la Pointe du Hoc. Initialement, les rangers devaient escalader la pointe par les deux côtés, mais la précipitation causée par l’erreur initiale de navigation empêche cette manoeuvre. Les soldats américains s’élancent, découvrant une plage de cinq à six mètres de large déjà creusée par de nombreux obus de mortiers.
Les premiers corps s’abattent sur la plage, tandis que les rescapés lancent, des grappins et des cordes, à l'aide de mortiers. Malheureusement, l'eau alourdie les cordes et les grappins retombent sur la plage. Certains rangers, se décident alors à grimper la falaise avec leurs mains, creusant des marches dans la roche avec leur dague, d'autres, grimpent avec les quelques cordes que les Allemands n’ont pas eu le temps de couper. Alors que dans le même temps, l’artillerie navale les appuie au plus près. Les Allemands versent une pluie de grenades sur la fine bande de plage et l’arrosent avec les rafales de mitrailleuses. Des cordes sont sectionnées, des corps chutent sur les rochers.
Quelques minutes plus tard, les premiers soldats américains se dirigent vers les bunkers et découvrent un espace lunaire creusé par les bombes, qui ne ressemble plus à ce qu’ils ont étudié sur les photographies. Les Allemands ont disparu mais des tireurs isolés ouvrent le feu. Ces snipers utilisent les trous creusés par les bombes pour se rapprocher au plus près des Rangers.
S’ensuit alors de farouches corps à corps pour la possession du site. Les Rangers progressent et sont alors frappés de stupeur : aucun canon en vue, les encuvements sont vides où abritent un simple madrier de bois. Des patrouilles se déploient vers le Sud. Vers 9h00, les canons sont découverts, camouflés dans un verger à 2 kilomètres en arrière de la position, et cela depuis le 26 avril 1944. L’artillerie est détruite à coups de grenades à la thermite. La grenade thermite, est une grenade incendiaire qui s'appuie sur une réaction chimique entre des poudres métalliques et des oxydes afin de créer des températures élevées, pouvant atteindre 2 500°.
Sur les 225 Rangers engagés à la Pointe du Hoc, seuls 90 d’entre eux sont encore en état de se battre et beaucoup sont blessés.
J'imagine la tête des observateurs Allemands, au matin du 6 juin 1944 aux alentours de 06h30.... Meine Güte !
Pendant la visite de cette batterie, nous avons rencontré une personne qui se ''baladait'', faisait des va-et-vient, pianotait sur un petit boîtier, très décontracté. Vers la fin de notre visite, nous étions dans un endroit pas tellement fréquenté, à environ 100 mètres à l'Ouest de la Pointe du Hoc, dans un emplacement destiné à un canon antiaérien. Au bout d'un moment, il se dirige vers nous, s'installe, ouvre son sac à dos et en ressort une tablette et... un drone. ll connecte le fameux boîtier à la tablette est visiblement il charge les données du boîtier. En fait, lors de sa ballade, il enregistrait des points GPS des emplacements remarquables du site. Une fois terminé, c'est au tour du drone d'être connecté à la tablette et après un bon moment et plusieurs vérifications, nous voyons le drone partir à une vitesse qui nous paraissait plus que raisonnable juste en dessus de la Pointe du Hoc, ensuite à la verticale de presque toutes les constructions, casemates, abris, encuvements, trous de bombes, etc. Nous étions juste à côté de lui et nous pouvions suivre le trajet du drone et profiter des photographies enregistrées, c'était magnifique, encore une belle surprise. Mais bon, midi a déjà sonné depuis bien longtemps... trop longtemps, donc il est décidé de ''sauter'' purement et simplement le déjeuner... On se rattrapera ce soir. Sur la route du retour, nous ne passons pas bien loin de la batterie de Longues-sur-Mer, nous décidons de nous y rendre, de cette façon, encore une journée bien remplie. Nous optons pour le trajet le plus direct soit 26 kilomètres et nous mettrons environ 3/4 d'heure, car nous profitons du paysage avec vue sur la Manche.
Nous arrivons à la batterie de Longues-sur-Mer, il n'y a pas foule, il faut dire qu'il est bientôt 17h00. Le site n'est pas clôturé, et la visite est gratuite. Juste à côté de l'entrée du site, plusieurs panneaux explicatifs, très bien documentés sur des fouilles archéologiques effectuées dans la région.
Dans le cadre du 75ème anniversaire, le Conservatoire du Littoral, la Région Normandie, l'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, et la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Normandie, se sont associés pour une exposition en plein-air, sur le site de la batterie de Longues-sur-Mer, dans le cadre de "l'archéologie du Débarquement". Les panneaux, permettent de mieux comprendre les efforts considérables des forces d'occupation sur les travaux défensifs pour la défense des côtes françaises, mais également les efforts tactiques, logistiques, colossaux et humains, engagés pour briser ce système de défense. Tout au long du parcours, nous découvrons de précieux renseignements sur le débarquement, trajectoires d'obus, trous d'homme, cratères de bombes, vestiges de camps de prisonniers provisoires, les abris civils, des effets personnels de soldats, etc, etc. Une exposition très bien faite.
Au début de la visite, Richard et Stéphane sont émerveillés de voir les casemates avec leur canon... même si le canon de la première casemate à été détruit le 1er jour du débarquement, il est toujours là... en pièces. Sur le site, on peut voir principalement 6 constructions, les 4 casemates et plus loin en direction de la côte, un emplacement de mortier est un peu plus loin. Il y avait aussi un vieux canon soviétique de 120 mm, mais nous ne l'avons pas remarqué... Le poste de direction de tir à environ 300 mètres des casemates. Très impressionnant par sa taille, quand je pense qu'il y en avait qui faisait le double, voir le triple, comme par exemple celui de Batz sur Mer.
Chaque casemate mesure approximativement une quinzaine de mètres de long, une dizaine de mètres de large et un peu plus de 6 mètres de hauteur. Chaque alvéole a nécessité pour sa construction environ 600 mètres cubes de béton et près de 4 tonnes d'armature métallique. L'épaisseur de la dalle et des murs, dépassent le 2 mètres. De plus, reposant sur une épaisse semelle de béton, évitant un basculement de l'ouvrage en cas de d'explosion d'un projectile à proximité d'un piédroit, elle était quasi invulnérable en cas de bombardements aériens.
Chaque casemate comprend une chambre de tir où est installé le canon de 155 mm., en arrière 2 petits locaux utilisés pour le stockage des munitions. Sous l'emplacement du canon, une fosse servait à entasser les douilles usagées. Au dessus du canon, fixées sur les murs, de grosses conduites, servaient à l'aspiration des gaz nocifs refoulés dans les locaux, après quelques tirs. Chaque casemate, orientée face à la mer, avait un champ de tir d'environ 100° dans le plan horizontal et de 40° dans le plan vertical. Sur les photos, on aperçoit bien les entailles effectuées à la base des piédroits, elles permettaient de gagner quelques degrés le champ de tir vers l'Est et l'Ouest.
Outre les casemates, achevées elles, en mai 1944, le site disposait d'une protection antiaérienne avec 3 emplacements équipés de Flaks de 20 mm et pour la défense terrestre, de divers petits bunkers et Tobrouk ainsi que d'une ceinture de fils barbelés, complétés par des champs de mines. Des tranchées de protection reliaient les différentes installations, permettant une circulation même lorsque les batteries tiraient. Pour les combats de nuit, la batterie disposait d'un projecteur et d'un canon soviétique K390 de 122 mm, pris sur le front de l'Est, et chargé de faire des tirs d'illumination.
La veille du débarquement, 2 raids aériens sur la batterie ne causeront hélas pas des dégâts aux casemates. Ceci étant, le câblage électrique souterrain reliant le poste de tir aux casemates de tir, sera détruit, ce qui obligera les Allemands, le jour du débarquement, à utiliser des signaux visuels qui seront beaucoup moins efficaces pour la direction de leurs tirs.
Mardi, 6 juin 1944 : le croiseur britannique HMS Ajax, ouvre le feu sur la batterie de Longues-sur-Mer sans causer de dégâts majeurs. Vers 6h00, c'est au tour des canons de la batterie d'ouvrir le feu sur le navire de commandement allié pour le secteur de Gold Beach, le HMS Bulolo, l'obligeant à changer de cap. C'est alors que les HMS Ajax et Argonaut s'approchent de la batterie et reprennent leurs tirs dans sa direction. A la fin des tirs vers 8h45, 2 canons de 155 mm. sont mis hors service, par des tirs directs dans l'embrasure des 2 casemates. Les deux navires ont tiré plus de 179 obus sur la batterie.
Durant ce cours répit, les Allemands essaient tant bien que mal pour réparer ce qui peut l'être et enfin, ouvre le feu en direction d'Omaha Beach. Le croiseur français Georges Leygues, en soutien au difficile débarquement sur Omaha Beach, se rend compte des tirs provenant de la batterie de Longues-sur-Mer et aussitôt fait feu sur celle-ci. Il parviendra à mettre hors d'état de tir la batterie après avoir tiré 115 fois. Les Allemands utiliseront également dans la journée un vieux canon soviétique de 122 mm. sans résultat.
Mercredi 7 juin 1944 : Dans la matinée, de nouveau, la batterie subit un bombardement, mais cette fois, aérien par la RAF. Ensuite la compagnie C du 2ème Régiment du Devonshire, approche de la batterie par l'Est. Comprenant normalement 180 artilleurs dont l'âge moyen se situe entre 40 et 45 ans, la garnison de la batterie de Longues-sur-Mer (120 hommes sur les 180 de la garnison) se rend aux Anglais sans opposer de résistance, contrairement aux défenseurs de la batterie de Saint-Marcouf, située en arrière de Utah Beach, qui résisteront, jusqu'au 11 juin aux assauts des troupes américaines.
Toutes les bonnes choses ont une fin, dit-on ! Bien, voilà la visite se termine avec une vue sur tout l'horizon et sur des champs de petits poids. Le paysage est vraiment beau et en plus aujourd'hui, le temps est splendide... enfin, cet après-midi. Cette visite nous a vraiment enchantée, c'était vraiment agréable de circuler librement où l'on souhaité. En plus, il n'y avait pas foule, vraiment un petit coin bien tranquille. Bon, ce n'est pas tout, il faut retourner au bercail... Heu ! Avant on ira manger, car là, on a vraiment l'impression qu'il "semble à nos ventres que le diable ait emporté nos dents..." Bon Cabourg, se trouve à un peu plus de 70 km. Pour 1 heure de route, enfin, c'est l'option que nous avons choisi, même si nous aurons 1.90 € de péage... Nous ferons quand même un arrêt pour donner à boire à la voiture... Depuis que nous sommes partis, au compteur journalier il n'y a pas loin de 1 700 km.
Discussion très importante, on mange quoi ce soir ? J'opte pour une andouillette... Est-ce bien raisonnable ? Mais avant tout, il faut arriver à Cabourg, trouver un place de parking, trouver un restaurant, choisir un menu... que du travail. Après avoir parcouru l'Avenue de la Mer que nous commençons à connaître, un restaurant au nom sympa, "Casserole et Bouchon", nous semble bien... il y a de la bière, du vin et du coca : le peuple est content. Allez ! Hop ! il y a de la place, les plats semblent copieux et chacun de nous a plus où moins trouvé son met. Bon, je laisse tomber l'andouillette. Ne croyez pas que se sont des plats que nous avons dégustés... Ces photos sont juste là, histoire d'avoir un aperçu sur la cuisine servie dans ce restaurant...
Une bonne chose de faite... même rituel : "garçon, l'addition..." Bon, il est l'heure de rejoindre notre appartement, ce sera notre dernière nuit à Cabourg, mais pour l'instant, nous ne le savons pas encore... Demain, il est prévu de profiter... Donc, branle-bas vers 7h30... Chic la grâce matinée. Au programme, pour ce dimanche 9 juin, visite du musée "Pégasus Bridge" à Bénouvile, ensuite, direction Ouistreham pour une petite visite de la ville et des magasins de souvenirs et ensuite, une halte obligatoire du côté du Casino, non pas pour jouer, mais simplement pour nous restaurer. l'après-midi sera consacrée à la visite de la batterie de Merville.
Dimanche 9 juin 2019 : Toujours le même rituel, debout, toilette, petit déjeuner, se préparer, etc... Nous sommes enfin parés pour notre dernière journée en Normandie. C'est dingue comme le temps passe, nous voulions encore visiter plusieurs endroits comme par exemple le Mémorial de Caen, le musée des épaves du débarquement à Port-en-Bessin-Huppain, musée du débarquement de Sainte-Marie-du-Mont où celui de Sainte-Mère-Eglise... et bien d'autres : Une solution, revenir l'année prochaine !
Nous arrivons à Bénouville, le musée ouvre à 9h30, nous sommes donc en avance et décidons de prendre un café au célèbre "Café Gondrée". Ce café, typiquement Normand a été construit en 1865 juste à côté du célèbre pont de Bénouville, sur le bord du canal de Caen. La famille Gondrée a acheté ce café en 1934 et actuellement, c'est la fille de Georges et Thérèse Gondrée, Arlette qui est la propriétaire du café. A la libération, elle avait 4 ans. Lorsque nous pénétrons à l'intérieur là, il y a des reliques, dans une vitrine plusieurs dagues, c'est sur, ce sont des originales et en plus pour certaines d'entres elles, il y a même le nom du donateur qui dans la majorité des cas a participé au Débarquement. Des témoignages de reconnaissances, des photos dédicacées de militaires de tous rangs, des casques, des fanions, tous ces objets nous replongent 75 ans en arrière. Nom ce n'est pas un musée ni un mémorial, c'est un véritable sanctuaire. Oh je sais, sur un panneau, ces quelques mots "photos interdites" - "no photography allowed"... dommage je l'ai aperçu trop tard ! Mais je ne me considère pas comme un touriste mais comme un pèlerin qui immortalise son passage dans la première maison libérée de France, enfin, je le croyais.. Et puis, il faut savoir que dans la salle à manger de ce café, dés les premières heures dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, les blessés furent soit opérés soit soignés et parmi les nombreux soldats blessés, il y a eu 4 commandos français de Philippe Kieffer. (Cependant, dans son ouvrage consacré à l'opération Deadstick, l'historien Norbert Hugedé, affirme que c'est la maison de Louis Picot, située en face qui a été libérée la première. La maison de la famille Gondrée n'aurait ouvert ses portes aux soldats alliés qu'au petit matin du Jour J...). Un autre témoignage : Maurice Chauvet***, vétéran du 1er bataillon fusiller marin commando de la France Libre raconte : “Louis Picot, résistant local, était propriétaire d’un des cafés les plus proches du pont, (à l’époque “La Chaumine” et à l’emplacement de l’actuel bar-restaurant “Les 3 planeurs”). Il est sorti pour connaître les raisons de ces tirs à quelques mètres de sa maison. Tout-à-coup une rafale part, le Normand s’effondre, mort, touché par un Allemand“. Les soldats aérotransportés britanniques s’engouffrent dans le café La Chaumine et contrôlent rapidement les lieux avant de poursuivre leur mission. *** Maurice Chauvet est le dessinateur du badge de 1er bataillon des commandos marine : Le lien
Entre autre, Monsieur et Madame Gondrée, passaient des informations à l'Angleterre pendant l'occupation. Monsieur Gondrée, travaillait à la Lloyd's Bank et donc parlait parfaitement la langue de Shakespeare, quant à Madame Gondrée, d’origine alsacienne, comprenait très bien l’allemand. En reconnaissance de ce fait historique et à la mémoire du Régiment dont l'emblème est Pégase, les Anglais l'on nommé "Le Pegasus Bridge Café Gondrée".
Le soir du 5 juin 1944, lorsque les Anglais arrivent à Bénouville, Monsieur Gondrée fait déterrer plusieurs dizaines de bouteilles de Champagne cachées dans le jardin et offrit cette boisson bien française aux libérateurs. Aujourd’hui encore, la patronne offre le champagne chaque année, le 5 juin à 23h16, aux vétérans qui sont présents mais qui malheureusement sont de moins en moins nombreux au fil des ans.
Le seul bémol, sans parler du café ni de son prix ni de la patience qu'il nous a fallu... c'est vraiment regrettable que Madame Gondrée semble ignorer les Français qui viennent dans son café à moins qu'ils soient en uniforme... la prochaine fois, je serai en tenue CAM avec mon béret de fusilier marin, peut-être aurai-je un sourire de sa part !
Après le passage au Café Gondrée, on travers la route pour faire un petit tour au magasin "Liberty Boutique" pour y faire quelques emplettes. En pénétrant dans le magasin, l'ambiance est tout autre qu'en face... Tout le monde semble détendu et de bonne humeur, à croire qu'un gaz hilarant est vaporisé... Chacun de nous ne repartira pas sans avoir composé son code de CB. Casquette, tee shirt, médailles commémoratives, mugs, et même boucles d'oreilles. Maintenant, direction le mémorial ¨Pegasus", en arrivant devant, 2 ou 3 cars déversent leur flot de touristes, grrrr.... mais bon, nous n'avons pas l'exclusivité !
Le pont de Bénouville, doit son nom de "Pegasus Bridge" suite à la prise de ce pont le 5 juin 1944, à 23h16 par des commandos britanniques de la 6th Airborne Division, arrivés par 3 planeurs dont l'emblème était un cheval ailé (Pégase). Sa prise est un haut-fait du Débarquement de Normandie, le jour J.
Dés leur atterrissage, les troupes de la 6ème division aéroportée sous le commandement du major Howard, avaient 3 missions essentielles pour la réussite du Débarquement de Normandie. 1 : Prendre intacts les ponts sur le canal de Caen, le pont de Bénouville et le pont sur l'Orne, le pont de Ranville. Ces 2 ponts étaient les seuls points de franchissement des deux cours d'eau entre Caen et la mer. C'est par ces 2 ponts que dans la journée du 6 juin, toutes les troupes amphibies débarquées près de Ouistreham devaient passer pour aller soutenir et renforcer les troupes aéroportées atterries dans la nuit. Si un seul des ces ponts était détruit, la division aéroportée se serait retrouvée isolée.
2 : Certes 2 ponts devaient être tenus coute que coute, mais 5 autres ponts devaient être détruits pour empêcher l'arrivée des troupes blindées allemandes, stationnées à l'Est de la rivière et bloquer toute tentative de contre-attaque. Il s'agissait des ponts sur la Dives, le pont à Troan, celui de Robehomme et Varaville plus 2 ponts à Bures.
3 : Enfin, neutraliser les canons de la batterie de Merville, car leurs tirs auraient pu menacer, voir empêcher les opérations de débarquement amphibie sur les plages de Ouistreham. Ces canons devaient être détruits avant l'arrivée des premiers navires de débarquement à l'aube du 6 juin. Ces 3 missions furent accomplies dans des circonstances souvent héroïques, périlleuses mais hélas parfois dramatiques.
Pour en revenir au pont de Bénouville, en cette nuit du 5 au 6 juin, les soldats sont transportés par planeurs "Horsa", il y a en 3. Les planeurs sont silencieux et ont l'avantage de "déposer" les soldats en même temps. Ils décollent d'Angleterre le lundi 5 juin 1944 à 23h00. Dans le premier planeur où se trouve le major John Howard, le pilote Jim Wallwork réussit à se poser le mardi 6 juin à 0h16 à 47 m. du pont sans se faire remarquer des Allemands qui gardent le pont. Les 2 autres planeurs se poseront respectivement à 0h17 et 0h18.
A ce stade, un seul mort et deux blessés sont à déplorer côté anglais. L'effet de surprise a totalement joué en la faveur des boys d'Howard. Pourtant, Le plus dur reste à faire : garder intact ces deux ponts, car dans la nuit des chars allemands en provenance de Caen sont en reconnaissance. Les deux blindés repartent, trompés par le calme des lieux. Sur l'autre pont à prendre intact sur l'Orne, 3 autres planeurs se poseront également. Herbet Denham Brotheridge, tué pendant cette opération (il fut le 1er soldat allié mort au combat le jour J), il y aura également 14 soldats blessés.
Après la prise des ponts, les Allemands harcèlent les Anglais avec des tireurs embusqués et tentent une contre-attaque avec des blindés, mais les Anglais tiennent bon. Plus tard, une canonnière descend l’Orne pour tenter de détruire le pont, mais elle est à son tour neutralisée par des tirs de lance-roquettes.
On ne le sait pas encore, mais le pont de Bénouvile, vient de changer de nom. Vingt jours plus tard, il sera officiellement baptisé Pegasus Bridge, du nom du cheval ailé de la mythologie grecque. C’est l’insigne des troupes aéroportées britanniques, inventé par la romancière Daphné du Maurier, épouse du général Frederick Browning à la tête de l’Airborne Corps.
Char Centaur : Équipage : 5 hommes (chose étonnante, le pilote était du corps des blindés britanniques, tandis que le commandant du char, le tireur, le radio et le chargeur étaient des Royal Marines). - Moteur : 1 Nuffield Liberty Mk V V-12 à essence développant 395 ch. - Dimensions : longueur, 6,35 m; largeur, 2,89 m; hauteur, 2,49 m. - Performances : vitesse sur route, 43,4 km/h; vitesse tout terrain, 25,7 km/h; autonomie, 265 km; gué, 0,91 m; obstacle vertical, 0,91 m ; coupure franche, 2,28 m. Le Centaur IV représentait la seule version de combat en série. Il avait été exclusivement fabriqué pour servir dans les sections d'appui blindées des Royal Marines pendant les débarquements du jour J en Normandie le 6 juin 1944. Ces Mk IV étaient dotés d'un obusier d'appui rapproché de 95 mm. 80 exemplaires seulement entrèrent en service, car ils ne devaient participer qu'à la phase initiale de l'assaut amphibie. En fait, le taux de survie sur les plages et dans les alentours se révéla si bon que l'on décida de continuer à les utiliser pendant quelques semaines encore dans les combats lents et dangereux en pays de bocage. Après ces missions offensives, les Centaur subirent les conversions d'usage. Les marquages sur la tourelle permettent à un fantasin à l'extérieur du char de donner par radio, les directions du tir à l'équipage qui avait une vue très limitée sur les zones de combat.
Le M3/M5 A1 HALF TRACK : Le Half Track M3/M5 américain constituait un véhicule pour jouer un rôle de reconnaissance et pour le transport des troupes. Ce modèle était utilisé par la 51ème Highland Division, une unité débarquée sur Sword Beach le Jour J qui a combattu aux côtés de la 6ème Division Aéroportée en Normandie. En décembre 1944, au cours de l'offensive allemande dans les Ardennes belge, les forces aéroportées ont été transportées sur place à bord de Half Track afin de renforcer les troupes alliées qui essayaient d'empêcher les Allemands d'avancer jusqu'à Anvers. Le M3/M5 a été très utilisé par tous les pays au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Prés de 41 000 Half track ont été construits en 70 modèles différents.
Pegasus Bridge n’a plus les pieds dans l’eau. Depuis 1993, l’un des plus célèbres ponts de l’histoire militaire repose sur une pelouse bien taillée, dans l’enclos d’un musée. Peint en gris clair, il est soigneusement entretenu afin de conserver intacte la mémoire d’une nuit de juin 1944. Lorsqu’il fut lancé sur le canal de l’Orne (Calvados) en 1935, Pegasus Bridge s’appelait simplement le pont de Bénouville, du nom de la petite commune, située entre Caen et la Manche, qui l’accueille. C’est, assurent les ingénieurs, un «pont basculant de type Scherzer», du nom de l’Américain qui inventa, au XIXe siècle, cette technique héritée des ponts-levis du Moyen Age. Grâce à un contrepoids, ce pont en acier peut se relever pour laisser passer les navires. La «pontée», qui se soulève, mesure 43 mètres et l’ensemble pèse 630 tonnes. Une très belle mécanique.
Peu avant la mise en place du nouveau pont à bascule en 1994, des travaux ont été nécessaires pour l'entretien des berges du Canal de l'Orne. Un canon antichar, situé à proximité du pont et appartenant à l'ancien point d'appui allemand codé Widerstandsnest 13 (abrégé en Wn 13), a été déplacé d'une dizaine de mètres pour l'éloigner de la berge. Il n'est plus aujourd'hui à son emplacement initial. Le pont que l’on franchit aujourd’hui est une copie conforme de l’original.
L’opération la plus remarquable fut menée en Normandie quand six Horsa déposèrent au petit matin du 6 juin des commandos devant capturer et tenir les ponts au-dessus du canal d’Orne et de Caen, le fameux « Pegasus Bridge ». Ces ponts auraient permis aux renforts allemands de contre-attaquer les opérations de débarquement.
A l'extérieur, on peut apercevoir une maquette à l'échelle 1 d'un planeur HORSA, ils ont joué un rôle important dans le Débarquement de Normandie, comme expliqué plus haut avec la prise des ponts de Bénouville et Ranville. Le planeur Horsa est un planeur d'assaut de la Seconde Guerre Mondiale. Après le GAL 49 Hamilcar, qui était un planeur géant piloté par 2 hommes et qui pouvait transporter 8 tonnes de charge, le planeur Horsa était le plus utilisé par les forces alliés durant la Seconde Guerre Mondiale et également le plus produit avec au total 3 644 exemplaires. Les Britanniques se sont inspirés des Allemands qui en mai 1940, la Wehrmacht pris d'assaut avec succès le Fort d'Eben-Emael en Belgique, grâce à l'utilisation de planeurs d'assaut DFS 230. En analysant cette opération, les Britanniques constatèrent que l’utilisation d’un planeur d’assaut permettait de déposer avec précision sur un point donné des troupes aéroportées, dispersées sur une zone plus ou moins large en cas de parachutage. La construction de planeurs d'assaut fut donc décidée. Émise en octobre 1940, la spécification X.26/40 stipulait que le futur appareil devait pouvoir être construit par des industriels non spécialisés et que sa structure devait être modulaire. En répartissant la production entre diverses entreprises dispersées à travers le pays on limitait les risques de pertes en cas d’attaque allemande ou de bombardements, et l’utilisation de matériaux non-stratégiques était impérative compte tenu de la nature consommable de ce type d’appareil. Une grande partie des Horsa nécessaires au Débarquement de Normandie fut construite non par un avionneur mais par un... fabricant de meubles (de bonne réputation) la société Harris Lebus installée dans les faubourgs populaires de l'East End londonien.
Le Horsa était un monoplan à aile haute construit entièrement en bois, composé de 30 sous-ensembles et pouvant être assemblé par n'importe quelle unité de maintenance de la Royal Air Force. Quant à la voilure à profil épais, elle était composée de plusieurs panneaux rectangulaires ou trapézoïdaux. Le bord de fuite était rectiligne, entre les ailerons et le fuselage, d’importants volets permettant un angle de descente élevé, facilitant donc l’atterrissage sur des terrains exigus. Le fuselage lui, monocoque avait une section centrale cylindrique, sur laquelle un poste de pilotage assez court biplace côte à côte était boulonné. A l’arrière, une structure également monocoque de forme supportait les empennages. L’ensemble reposait sur un train tricycle fixe, facilitant les manœuvres au sol et le décollage mais qui pouvait être éjecté en vol, l’atterrissage se faisant alors sur un patin ventral amorti par ressort. Le Horsa était extrêmement manœuvrable. Les énormes ailerons actionnés par air comprimé et les freins à air montés dans les ailes permettent un atterrissage relativement souple et assuré, bien que les troupes aéroportées n’apprécient pas beaucoup ce type d’atterrissage. On accédait à la cabine, dans laquelle pouvaient embarquer jusqu’à 28 hommes équipés assis sur des bancs, le dos à la carlingue, par une porte coulissante à l’arrière droit, ou une porte coulissante à l’avant et à gauche, de dimension plus importante pour faciliter le chargement d’un canon anti-char de 75. C’était aussi un appareil robuste et maniable.
Quelques caractéristiques d'un Horsa AS 51 : Envergure > 26.84 m - Longueur > 20.43 m - Largeur > 5.90 m > surface alaire > 102.50 m² Masse à vide > 3.8 tonnes - Masse maximale > 7.03 tonnes. Performances : vitesse maximale en remorquage > 240 km/h - en planeur > 160 km/h Equipage > 2 hommes (pilote et copilote) - transport > 25/30 hommes ou JEEP et canons courts.
Sur les ailes ou fuselages figuraient des "invasion stripes" (bandes d'invasion). La peinture consistait en cinq bandes blanches et noires alternées (3 blanches et 2 noires). Ceci était une marque de reconnaissance pour identifier les appareils alliés, afin d'éviter les "tirs amis", comme en Sicile, lors de l'opération "Husky" en juillet 1943, ou des planeurs sont pris pour cible par leur propre DCA. L'efficacité de cette identification ayant été prouvé, ce marquage fut conservé jusqu'à la capitulation de l'Allemagne, en mai 1945. Alors que ces "invasion stripes" étaient censées être temporaire. Cette disposition fut approuvée le 17 mai 1944. Un premier test est effectué le 1er juin 1944, afin de familiariser l'équipage des bateaux avec le nouveau marquage. Pour des raisons de sécurité évidente, à partir du 3 juin 1944, l'utilisation des "invasion stripes" sera effective pour les avions de transport et le 4 juin 1944 pour les bombardiers, et les chasseurs.
Côté "cahier des charges", la codification est stricte : marquage de 5 bandes en alternance, 3 blanches et 2 noires. Pour les aéronefs monomoteurs, chaque bande mesure 46 cm de large, placée 46 cm à l'intérieur des cocardes sur le fuselage et 15 cm sur les ailes. Les bandes ne devaient pas recouvrir les cocardes de nationalité et les numéros de série. Pur les aéronefs multimoteurs, chaque bande mesurait 61 cm de large, placées à l'extérieur des nacelles des moteurs et des ailes et 46 cm sur le fuselage. Dans la plupart des cas, les avions étaient peints par les personnels au sol, avec seulement quelques heures de préparation. Tout ce qui pouvait faire office de pinceau était utilisé : pinceau, rouleau, fauber, balai, etc., certaines bandes étaient "masquées", ce qui signifie que ces bandes étaient protégées par un masque liquide pour ne pas être détériorées. Cependant, la plupart des bandes n'étaient pas masquées donc elles étaient souvent loin d'être propres et nettes.
Le pont Bailey, une autre invention qui de nos jours est toujours en service : Ce pont en métal et en bois, est un pont préfabriqué portatif, d'une portée maximale de 60 m, conçu primitivement pour un usage militaire. Car, là où les ponts sont détruits, il faut bien les reconstruire afin de permettre aux troupes fraichement débarquées de passer au dessus des cours d'eau. Il n'exige ni outillage spécial ni équipement lourd pour sa construction, ces éléments sont assez petits pour être transportés par camion et le pont est assez solide pour autoriser le passage des chars (50 tonnes). Deux heures suffisent à 40 sapeurs pour installer un ouvrage basique de 20 mètres de long. Le premier pont a été construit le 8 juin 1944 sur le canal reliant Caen à la mer. On le considère comme un modèle de génie militaire. Du jour du débarquement, puis dans toute l'Europe occidentale jusqu'à la fin de la guerre, plus de 1 500 ponts Bailey seront installés. C'est l'ingénieur de génie civil Donald Bailey, fonctionnaire de ministère de la Guerre britannique, qui a conçu ce pont-route un an plus tôt. Donald Bailey, avait déjà mis au point un modèle de pont en 1936 mais par manque de moyens et d’intérêt en temps de paix, son projet fut plusieurs fois rejeté.
Les principales armes portatives des troupes allemandes : Pistolet Walther P38 - Mauser C96 avec sa crosse - Luger P08. En haut un fusil Mauser, modèle 98G 1ère guerre, remarquer la "hausse escargot" - calibre > 7.92 x 57 mm - magasin de 5 cartouches. En bas, une Maschinengewehr 34 ou MG34 (mitrailleuse) et au milieu, une Maschinengewehr 42 ou MG42. La MG 34 et la MG 42, ont un calibre de 7.92 x 57 mm. Par contre, la MG 34 à une cadence de tir de 800/900 coups/minute, approvisionnée par des bandes de 50 ou 75 cartouches. La MG 42 à une cadence de tir de 1 200 à 1 300 coups/minute, approvisionnée par des bandes de 50 ou 250 cartouches. Le pot en verre et le couvercle bleu, ce n'est pas de la confiture, mais une grenade. Elle fonctionnait avec un allumeur à pression. On aperçoit également une grenade à manche, vulgairement appelée "presse purée". Une dague allemande et sur la photo de gauche, croix de guerre, monnaie et timbres du III Reich.
Malheureusement, je ne peux pas mettre toutes les photos, mais en tout cas, cette visite était très intéressante et nous avons vraiment appréciés. Nous quittons le musée et avec la voiture, direction Ouistreham pour balader un peu dans la ville, regarder les vitrines, au cas où... ll est bientôt l'heure de déjeuner et aujourd'hui, hors de question de sauter le repas. Ceci étant, nous ne ferons pas d'excès, nous nous dirigeons vers notre baraque "Les délices de la Plage" au bord de la plage, juste à côté du syndicat d'initiative. Un panini et une boisson pour chacun de nous, ferons très bien l'affaire. Ensuite, un café sur une terrasse, et nous voilà "requinqués" pour l'après-midi. Petite balade sur le front de mer après une petite "montée" à l'abri et l'emplacement de la Flak qui se trouve derrière le parking à côté du boulevard Kieffer.
Après une dernière balade sur la plage à Ouistreham, nous avons décidé de nous rendre à Merville pour visiter la batterie où des reconstitutions de la prise de cette batterie par les troupes alliées dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 sont organisées le soir. Elle fut désignée par le haut Commandement allié comme l'un des objectifs prioritaires et vitaux du débarquement de Normandie, car ses 4 canons peuvent mettre à mal les fantassins qui débarqueront à l’aube sur Sword Beach entre les communes de Ouistreham et Luc sur mer. C'est deux associations de reconstitutions, "France 44" et "Stahl-M1", passionnées par l'histoire du Débarquement de Normandie, avec le concours d'une centaine de figurants, rendront réaliste cet événement qui doit commencer à 22h30. Nous savons déjà que nous ne pourrons pas y assister, car, il faut déjà penser au retour...
Nous nous mettons dans la file d'attente pour prendre notre billet. Pas de regret pour la reconstitution du soir, c'est complet depuis plusieurs jours. Une fois à l'intérieur du site, nous tentons bien de suivre le fameux "sens de la visite". La première chose à visiter, c'est un Douglas C-47. C'est un authentique Douglas C-47 qui au sein de la 9ème USAAF, a participé à toutes les opérations aéroportées du théâtre d’opérations Européen pendant la seconde guerre mondiale. Cet avion, était abandonné sur un aérodrome près de Sarajevo en Bosnie-Herzégovine. En 2007, il fut rapatrié par une équipe de bénévoles. Lors de sa restauration, ce Douglas a retrouvé les couleurs qu’il portait le 6 juin 1944. C'est le seul exemplaire Douglas C47, qui est exposé actuellement en Normandie, et de plus ayant participé au débarquement du 6 juin 1944. Appelé "Dakota" par les Britanniques, c'est sur ce même type d'avion, que dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, les parachutistes du 9ème bataillon ont sauté sur la DZ "V" de Varaville pour s'emparer et détruire les canons de la batterie de Merville.
La batterie de Merville, se trouve sur la rive droite de l'Orne et du canal de Caen. Lors du débarquement, les 4 casemates qui normalement devaient être armées de canons de 150 mm, mais se seront en réalité des canons de 100 mm, avec une portée couvrant tout le secteur de SWORD BEACH. 130 hommes assuraient la défense de cette batterie et la mise en oeuvre des canons. Les travaux du site, commencés un peu plus d'un an avant le jour "J", font l’objet d’une surveillance attentive des alliés, car ils étaient persuadés que par la taille des casemates, elles seraient armées de canons de 150 mm, ayant une portée de 17 km. et donc, capables de causer de lourdes pertes aux troupes débarquant sur Sword Beach. Sa mise hors d’état est une priorité pour Eisenhower et son état-major. Le "Renard du Désert", Le Maréchal Rommel qui est en charge des défenses du Mur de l'Atlantique à conscience que cette batterie est stratégique, il la visitera 3 fois, entre mars et avril 1944.
Les bombardiers alliés, en feront autant, la veille du débarquement allié, plus de 1 000 tonnes de bombes seront lâchées par une centaine de Lancaster et de Halifax sur la batterie, sans toutefois causer de gros dégâts. A la fin du bombardement, 4 pathfinders (éclaireurs) seront parachutés pas loin de la batterie pour faire un passage au travers des barbelés et des mines. Ensuite d'autres pathfinders pour marquer la zone de largage, mais suite à de nombreuses erreurs de navigation (ciel bas, nuage causé par le bombardement, confusion entre l'Orne et la Dives) les pathfinders sont lâchés dans une mauvaise direction et donc furent incapables de marquer la zone de largage. Les parachutistes du 9ème bataillon, seront dispersés sur plus de 16 kilomètres. Plusieurs parachutistes tomberont dans des marais que Rommel avait fait inondés et se noieront. De ce fait, le lieutenant-colonel Terence Otway attendit au point de rendez-vous mais vers 2h 50, sur 600 hommes, seulement 150 seront sur place, mais sans matériel... aucune Jeep, canon antichars, détecteur de mines, mortier, ni personnel sanitaire seront présents. Pourtant, le scénario avait été mille fois répété ; le cauchemar dépassa toutes les prévisions… Lorsque les hommes du 9ème bataillon de parachutistes arrivent à la batterie, ils trouvent les 4 hommes du groupe de reconnaissance qui ayant réussi leur mission, ont nettoyé 4 passages à travers les champs de mines.
Suite à ces passages, les hommes du 9ème bataillon forment 4 groupes d'assaut. 2 des groupes d'assaut empruntent 2 des chemins à travers le champ de mines, mais sont repérés par les servants de 6 mitrailleuses allemandes qui ouvrent le feu sur le flanc du bataillon. Un autre groupe de parachutistes, engage le feu vers 3 mitrailleuses près de la porte principale. Ils chargent les servants allemands à la baïonnette et à la grenade. Afin de faire diversion, les parachutistes lance une attaque sur la porte principale avec tout ce qu'ils possèdent comme armes afin de focaliser momentanément l'attention des Allemands. Pendant ce temps, 2 des 3 planeurs d'assaut approchent de la batterie, faute de guidage au sol, car les balises Eureka n'ont pas été récupérées, les pilotes doivent atterrir à vue. Malheureusement la visibilité est réduite à cause des nuages et de la fumée due au bombardement. Un planeur attérrit en faisant une erreur de 3 kilomètres et l'autre est prit à partie par un canon antiaérien de 20 mm, blessant 4 occupants et du coup, attérrit brutalement à 700 mètres de son point d'attérrissage initial. Malgré des blessés, le reste de la troupe débarque pour mener une attaque surprise sur un groupe d'Allemands qui se dirigait vers la batterie.
N'ayant pas de torpilles Bangalore pour faire un passage dans les barbelés, les premiers parachutistes se jettent dessus et ainsi de suite jusqu'à former un pont humains et les suivants arrivent à pénétrer dans la batterie. Dans l'obscurité, les groupes d'assaut montent à la charge, mais le balisage des champs de mines n'étant pas parfait, des hommes malheureusement sautent sur des mines. Trois canons allemands font feu sur les groupes d'assaut mais les tireurs d'élite et les mitrailleurs du bataillon ripostent. De nombreux échangent de tirs, les Allemands tirent des fusées éclairantes dans le ciel pour éclairer la zone de la batterie et bombardent au-delà de la ceinture de barbelés et demandent même l'aide de la batterie de Cabourg pour effectuer des tirs vers le champ de mines. Les parachutistes en réserve, sont chargés de la destruction des canons allemands, et commencent donc des combats au corps à corps. Malheureusement les explosifs spéciaux qui devaient être utilisés pour détruire les canons, n'ont pas pu être récupérés lors du parachutage. Des bombes Gammon antichar que chaque parachutiste avait avec lui sont alors utilisées pour mettre hors d'usage les canons. Le combat diminue alors d'intensité et la garnison allemande est fortement affaiblie, à 5h00 c'était terminé. A l'intérieur de la batterie se trouvent allongés des blessés et des morts des deux camps. Sur les 50 hommes de la garnison allemande, seulement 6 soldats sont encore en état de combattre, une trentaine de blessés et les reste des hommes sont morts. Du côté des parachutistes, sur les 150 hommes, 65 sont tués ou blessés.
Bien que la destruction des canons de 100 mm au lieu de 150 mm initialement prévus, permit néanmoins de sauver de nombreuses vies sur les plages. L'assaut sur la batterie de Merville, par une petite force aéroportée mal équipée faute de météo et un manque de balisage, restera l'un des exploits du Jour J et l'un des faits de gloire du régiment parachutiste britannique.
Quand il rencontra en 1993 le commandant allemand de la batterie de Merville, il admit ne pas avoir eu le cran nécessaire pour refuser de serrer la main tendue, mais il dit après coup qu’il ne pouvait pas oublier ses hommes tués par l’ennemi alors qu'ils étaient accrochés dans les arbres. Il siffla des pique-niqueurs installés sur la batterie, devenu un mémorial, en déclarant : «je ne supporte pas les gens qui mangent et boivent là où mes hommes sont morts».
Il n'y a pas énormément de photos sur la batterie de Merville, mais cette visite était très intéressante, comme bien d'autres. Nous avons bien discuté avec des gens bien sympathiques et passionnés par la seconde guerre mondiale. Nous avons découvert plusieurs armes que Richard et moi connaissons bien, faisant du tir de loisir, forcément... Richard à même fait un petit cours sur le Mosin Nagant, c'est un fusil russe en calibre 7,62 x 54 R. A la surprise générale de la personne, nous expliquant le maniement de cette arme, et la recommandation de ne pas verrouiller l'arme lorsqu'une cartouche est engagée dans le canon, car il n'y avait pas de mise en sureté... Richard, très humblement, lui a fait voir comment mettre la sécurité sur cette arme : Comment expliquer la surprise de notre hôte qui s'est aussitôt empressé d'en informer leur ''armurier'' !
Mais voilà, le temps passe hélas trop vite, beaucoup trop vite, nous devons penser au retour, prévu le lendemain de très bonne heure. Après avoir pris congés de nos hôtes, direction l'appartement à Cabourg. Il faut préparer nos affaires, faire un poste de propreté, et penser à prendre des forces pour la dure journée qui nous attend.... sur la route. Finalement, après un briefing autour d'un café, il est décidé de partir dans la soirée dès que la voiture sera chargée. C'est donc, vers 19h00 que nous rapportons les clés à l'agence Eden Vacances à Cabourg, avec qui nous avons eu un bon contact et de précieux conseils lors de la réservation, une dernière petite ballade sur le bord de la Dives, des souvenirs plein la tête, un dernier regard vers la plage, en direction de l'Angleterre et pratiquement en face, la ville de Bringhton. Un peu plus à l'Ouest, Portsmouth, dont son port et ses plages ont été les principaux points d’embarquement pour ces milliers de libérateurs partis dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, pour fouler le sol français sur les plages de Utah, Omaha, Gold, Juno et Sword. La bataille de Normandie commence, elle durera 2 mois et 23 jours.
Pendant mes 30 ans comme réserviste, j'ai eu la chance d'apprendre à bien connaître notre Marine, malgré le fait que je n'ai jamais pu contracter un engagement pour raison de santé. Et dire que je voulais être commando ! Oh ! Je ne me plains pas, j'ai quand même effectué mon Service National et la chance d'embarquer sur un Escorteur Rapide : Le BEARNAIS F775. Et puis, un jour en pleine mer, mon problème de santé "a refait surface", transfert à l'hôpital Sainte-Anne à Toulon. Un médecin de 1ère classe, le médecin MARTIN, m'a donc fait subir plusieurs examens que je n'avais subit dans le civil. Au bout de plusieurs semaines d'hospitalisation, j'ai eu droit à un traitement pour la maladie codée n° 241. De retour à la vie civile, j'ai continué mon traitement, cela n'a pas été toujours simple, sans noircir le tableau, une infirmière avait même fait des mélanges en préparant les injections que je devais avoir... enfin, toujours présent et même guéri : Merci à la Marine. Plusieurs années après, une rencontre fortuite avec un maître principal qui était instructeur au centre PMM de Grasse, c'est le maître principal Georges Rebaudengo. Il a monté un dossier pour me faire réhabiliter dans la Réserve car j'étais classé "Inapte réserve". Après plusieurs contrôles médicaux et un dossier "monté" auprès du C.I.R.A.M. (Centre d'Instruction de Réserve de l'Armée de Mer), bingo, me voilà ressuscité dans cette grande Famille : ne dit-on pas, marin d'un jour, marin pour toujours... J'ai pu faire un séjour à Lorient en 1986 pour faire un stage "réserve" fusilier marin (cela était possible à l'époque) et ensuite affecté dans une UMD (Unité Marine de Défense) à Aspretto, en Corse, me voilà QM1 Fusilier. Enfin, j'avais les deux fusils croisés sur ma tenue de sortie, l'insigne DSM a vite été enlevé : Une petite revanche sur la maladie. Ensuite, instructeur pendant presque 30 ans au centre PMM de Cannes, Centre Amiral Nomy. Parmi les choses que je souhaitais faire (en souvenir de mon oncle embarqué dans les FNFL (Forces Navales Françaises Libres), il était sur le sous-marin Curie, c'était d'embarquer sur un sous-marin. J'ai donc grâce à Jean-Marc, un ami instructeur, la chance de passer 5 jours dans un sous-marin classique, c'était le Dauphin et lorsque j'ai quitté la coupée le Commandant à l'époque, le capitaine de vaisseau Gérard Faugère m'a remis MON carnet de plongée. Des moments forts, il y a en eu, comme par exemple des ravitaillements à la mer de nuit et de jour, plusieurs exercices d'évacuation de ressortissants, et une fois j'avais le rôle d'un ambassadeur... des exercices de libération d'otages sur un paquebot. Transferts par EDIC (Engin de Débarquement d'Infanterie et de Chars), CTM (Chaland de Transport se Matériel) ou EDAR (Engin de Débarquement Amphibie Rapide) lors des exercices. De nombreuses périodes sur la majorité des bâtiments de notre Marine, certaines dans le cadre du CEF (Centre d'Entrainement de le Flotte), CAZEX (Exercice de lutte anti-sous-marine) avec en prime, un sous-marin faisant surface à proximité du bâtiment ou j'étais), ou encore un PASSEX avec les Marines italienne, espagnole et l'aviation belge. Les bâtiments : le Charles de Gaulle, le Mistral, le Dixmude, le Tonnerre (RESEVAC), la Foudre, le Sirocco, le Jean de Vienne, la Marne, le Var, la Somme, le Foch, sans oublier la Rance. Des bases à terre également, Centre Malbousquet, CIN Saint Mandrier, plusieurs stages de directeurs de tir, toujours à Lorient, stages à Hourtin et au CIN de Brest... J'ai pu assouvir ma passion durant ces longues années en étant également dans plusieurs associations ''marine". De temps en temps, des transferts, entre le 06 et le 83 avec le Lubéron, le Taape, ou le Chevreuil. Cette année, enfin j'ai pu avec mon gendre Stéphane et mon ami Richard, assister à la remise des bérets verts des commandos marine, de plus, à l'occasion du 75ème anniversaire du Débarquement de Normandie. Il fallait, je devais être présent au moins une fois à cette cérémonie. C'est chose faite, et encore une fois un immense remerciement au commandant de l'Ecole des Fusiliers Marins de Lorient, le Capitaine de Vaisseau Laurent Martin. Désormais admis dans l'honorariat depuis 4 ans, chose que je n'imaginais pas pour un ancien appelé du contingent, je sais que les embarquements sont terminés... les franchissements de coupées vont être rares, quelques uns, lors des sorties d'associations d'anciens marins. Subsiste deux regrets : 1 > Ne jamais avoir été présent à bord du Charles de Gaulle en mer et assister aux mouvements du groupe aéronaval embarqué et à la vie en mer sur le fleuron de notre Marine. 2 > La possibilité de visiter les installations du commando Hubert à Saint-Mandrier avec, en prime un petit exercice de transfert en grappe... Mais bon, je ne crois hélas plus au Père-Noël, ces deux voeux, resteront certainement des fantasmes inassouvis.
Voici quelques patchs du 75ème anniversaire désormais dans ma collection.
Jean-Claude Désailloud-Roseren jdesailloudroseren@free.fr
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HISTORIQUE DE L'INSIGNE DU 1er. BATAILLON FUSILIERS MARINS COMMANDOS Le badge du 1er. BATAILLON de FUSILIERS MARINS COMMANDOS a été dessiné par un des volontaires de l'Unité, le Caporal Maurice Chauvet, en janvier 1944. Evadé de France par l'Afrique du Nord et l'Espagne, Maurice Chauvet a passé deux ans dans les prisons et le camp d'internement espagnol de Miranda de Ebro tristement célèbre où beaucoup de Français Libres auront séjourné avant de rejoindre Londres. Engagé aux F.N.F.L., il est volontaire pour les Commandos. Il est tout d'abord affecté à la "Troop 8" du Capitaine TREPEL, au printemps 1943. Puis, il participe à un raid sur la côte belge. A son retour, il est affecté à l'Etat-Major du Bataillon. Dessinateur, on lui propose au début de l'année 1944 de créer le badge du Bataillon. Il présente un premier projet qui est refusé puis un second presque définitif. Seule une étoile dans la banderole à droite, fait réagir l'Amiral Muselier "on peut la confondre avec l'étoile rouge des Russes ou blanche des Américains" dit-il. En fait Maurice Chauvet a simplement voulu placer là, l'étoile symbolique des corps francs, ancêtres des Commandos. Il met alors une seconde ancre de marine et l'insigne est adopté. Fabriqué par J.R. Gaunt à Londres, une série de 400 exemplaires tous numérotés fut livrée en avril 1944. Le n°1 fut affecté au Cdt Kieffer et les numéros suivants jusqu'au numéro 195 furent affectés aux troops 1,8 et K-Gun. Il est à noter que le Commando Guezennec reçut le n°177 ! La série de 239 à 336 fut destinée aux volontaires rejoignant l'Unité après le 6 juin. 44 furent attribués à de hautes personnalités françaises et alliées. Le reliquat servit à remplacer les badges perdus par les hommes du bataillon. Ce badge était destiné à être porté sur le béret vert. Il suit la règle et la tradition britannique : il se porte à gauche et en tant qu'insigne d'Unité se porte sur la coiffure et non sur la poitrine. Cette tradition demeurera au fil du temps... . L'insigne à été remis le 10 mai 1944 au bataillon, ai cours d'une prise d'Armes par l'Amiral Thierry d'Argenlieu, Commandant les Forces Navales de grande Bretagne (ex F.N.F.L.)
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